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Test : Skylar & Plux: Adventure on Clover Island

Qu’on se le dise, la plateforme 3D est de retour et ce n’est pas pour nous déplaire. Bon par contre jusqu’à présent, on a eu un comeback timide des anciens : Yooka-Laylee, Voodoo Vince Remastered et prochainement Crash Bandicoot en tête. Comprenez par là qu’au lieu de prendre des risques, ils jouent tous la carte de la nostalgie et du gameplay copié-collé-remasterisé de leurs ancêtres. Titiller notre fibre adolescente, c’est bien, mais on ne serait pas contre un peu de nouveautés. Justement, le seul challenger tentant vraiment de renouveler le genre est de sortie : Skylar & Plux: Adventure on Clover Island des suédois de Right Nice Games. Alors certes, il reprend le concept du duo animalier, mais le sidekick à plumes du héros, Plux Owlsley, n’aura aucun pouvoir à part celui de balancer des vannes en cours de partie.

Quant à Skylar Lynxe, notre héroïne est une chatte cyborg équipée bien malgré elle d’un bras mécanique doté de pouvoirs. Original n’est-ce pas ? En tout cas on casse le code du gentil petit ours et son oiseau qui vont affronter une vilaine sorcière dans un monde féérico mignon. Ici le grand méchant de l’histoire se nomme à juste titre CRT et est accompagné par son inséparable gaffeur Bob. Les Minus et Cortex cybernétiques pensaient avoir fabriqué l’arme ultime en transformant Skylar en ouvre-boite, mais ils n’avaient pas prévu que la féline se fasse la malle de la station orbitale de CRT. Trois minutes et une cinématique plus tard, la capsule de survie de Skylar se crashe sur Clover Island et elle fait la rencontre pour le meilleur et surtout le pire de Plux, un hibou plus précis qu’un GPS et qui connait l’ile comme sa poche.

La suite, vous vous en doutez, CRT se rebelle et envoie ses troupes à la surface de la planète pour neutraliser Skylar. Se faisant, il en profite pour mettre en cage les habitants de l’ile, des sortes de Marshmallows mignons surnommés Loas. Votre mission sera donc de rétablir l’ordre sur Clover Island, de libérer les Loas et de recycler le tube cathodique ambulant CRT. Skylar & Plux est donc un pur plateformer 3D : à partir d’un hub, vous allez débloquer et explorer trois mondes : des montagnes glacées, un désert aride et la citadelle industrielle de CRT. Dans chacun de ces trois environnements, votre but sera de récupérer un orbe qui servira à libérer Clover du joug de l’oppresseur. Vous devrez également amasser des gemmes qui vous serviront à vous soigner et enfin libérer les gentilles bouboules nacrées pour les échanger contre des coeurs de vie supplémentaires.

Le level design de chaque monde est assez réussi, en tout cas les développeurs ont pensé chaque monde dans sa globalité et pas en tant qu’amalgame de mini-défis comme dans Yooka-Laylee. Il en ressort des niveaux aux formes plus osées qu’on prend peut-être plus de plaisir à arpenter même si les niveaux ne sont pas si ouverts que cela et on est souvent dirigé d’un bout à l’autre. A de rares moments, le jeu nous demandera de nous creuser un tout petit peu la cervelle dans des puzzles inspirés des grands classiques tels que le jeu de taquin, des puzzles liens à la position d’objets dans le temps ou un rayon laser que l’on doit réfléchir à l’aide de miroirs pour actionner un dispositif. Ces challenges sont bien intégrés dans l’environnement, mais d’un, ils ne présentent que peu de difficulté et de deux on en croise quelques-uns pendant la courte aventure que nous propose le jeu.

On ne serait pas devant un jeu hommage aux titres nous ayant fait vibrés 20 ans plus tôt si le héros n’avait pas des pouvoirs. Skylar va récupérer trois gadgets au fil de sa progression dans les niveaux. Tout d’abord un jetpack qui va lui permettre si elle se concentre pendant 3 secondes de faire un saut plus haut pour atteindre certaines plateformes inaccessibles. Ensuite, la guerrière récupérera un orbe du temps qui aura plusieurs fonctionnalités : la possibilité de figer le temps pour passer sur des plateformes en mouvement perpétuel et surtout la faculté de créer des zones hors du temps qui vont révéler la position des objets dans le passé. Enfin, son bras sera mis à jour pour proposer une fonction électro-aimant, pratique pour se servir des tourelles ennemies comme d’armes ou de se frayer un chemin dans des niveaux pleins de métal.

Et lorsqu’elle n’utilise pas la puissance de son bras bionique, la chatte sort ses griffes ! Coup de patte, attaque tournoyante et attaque en plombé lors d’un saut, des mouvements classiques et nécessaires face à un bestiaire sommaire, mais efficace, les minions de CRT sautant, volant et tirant dans tous les sens. Faisons nos comptes : trois mondes, trois types de puzzles, trois attaques, trois pouvoirs, je vous laisse deviner le nombre d’heures de jeu… et oui, on a à peine le temps de s’habituer aux pouvoirs et de découvrir les mondes que le jeu nous propulse vers le combat final contre CRT. Ceux qui veulent faire complètement le tour de Clover Island et libérer tous les Loas rajouteront une petite heure supplémentaire, mais on est loin, très loin de la concurrence en ce qui concerne la durée de vie, c’est au final assez décevant tant le peu qu’il propose est plaisant.

C’est encore plus rageant, car la technique est au rendez-vous. Développé sous Unreal Engine 4, le jeu est éclatant : les éclairages sont tous bien choisis et mettent en valeur des environnements colorés ayant chacun une identité visuelle propre. Le jeu tourne comme un charme sur notre PC de test et nul doute qu’il saura tourner très bien sur les consoles de salon, Unreal Engine oblige. La musique s’adapte en fonction de la zone où l’on est tout en restant dans le même tempo général, c’est assez bien rendu à l’oreille. Pour tous les éléments narratifs, le studio a choisi de présenter les personnages dans des cinématiques en vignettes dessinées à la main du plus bel effet. Enfin, le doublage est digne de ce que l’on est en droit d’attendre d’un jeu de plateforme 3D. L’ensemble est donc très qualitatif et on aurait vraiment aimé en voir plus.

Moyen

Au final, Skylar & Plux: Adventure on Clover Island nous laisse avec des impressions mitigées. Autant le jeu fait vraiment le job lorsqu'il se propose de rendre hommage au genre avec un gameplay impeccable et des niveaux bien construits tout en apportant une touche d'originalité avec son propos futuriste, autant on en ressort sur notre faim, car l'aventure se termine juste lorsqu'on commence vraiment à prendre en main le héros et à apprécier ses pouvoirs. Moins de trois petites heures pour en venir à bout, c'est un peu léger, surtout quand les concurrents offrent en moyenne quatre fois plus de choses à faire pour quelques euros de plus...

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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