Xbox One

Test : Sonic Forces

Ne cherchez pas de japonais au casting du dernier succès Sonic en date, vous risqueriez d’être déçus. Sonic Mania testé chez nous par notre fana du hérisson bleu à nous Stéphane a réussi à capter tout ce qui faisait l’essence des vieux épisodes Megadrive. Aussi étonnant que cela soit-il, c’est surtout le fruit d’une toute petite équipe menée par le réalisateur de fangames australien Christian Whitehead. Un coup de poker payant pour Sega qui redore ainsi son blason auprès des vieux de la vieille tout en prouvant qu’on peut encore oser confier des licences fortes à des inconnus. Et la Sonic Team dans tout ça ? Les dinosaures du développement s’étaient eux fixés un tout autre objectif : refaire un opus dans la veine de Generations qui mélangeait habillement rétro et moderne. Une ambition louable, mais qui laissait au fil des mois ses fans toujours plus dubitatifs quand à un éventuel succès. Et ils avaient raison de douter !

Il est là Sonic Forces, et c’est bibi qui s’y colle, notre patron ayant préféré conserver ses bons souvenirs sur Sonic Mania plutôt que de se frotter à la déception. Un homme sage, car après avoir passé 3 heures à fouiller tous les niveaux du jeu jusqu’à son final abrutissant, je ne sais pas trop par où commencer… Bon, l’histoire est ici plus développée que dans Generations. Le monde de Sonic est une nouvelle fois en proie au joug d’Eggman et sa nouvelle création : Infinite, un mercenaire qui possède la capacité de prendre la forme et les pouvoirs de tous les amis de Sonic. Cette belle bande de « shitty friends » est réduite à une vulgaire poche de résistance qui lutte contre l’oppresseur. Après la défaite de Sonic face à Infinite des mois auparavant, tout semble perdu. Mais un « new guy » (votre personnage custom) déboule pour donner un coup de main à l’équipe et remotiver les troupes.

Ce twist permet d’introduire les Wispons, des gadgets que seul ce héros peu ordinaire peut contrôler. Leur pouvoir varie, de l’arme qui transforme les ennemis en cubes de glace à celle qui crée un mini-vortex aspirant tout sur son passage. chaque Wispon possède également une capacité secondaire : invincibilité, création d’une plateforme temporaire, etc. Entre ça et les costumes que l’on récupère par paquets de 12 à la fin de chaque stage, on a de quoi faire notre propre mascotte malaisante (un lapin rose aux oreilles tombantes avec une casquette gamer et des lunettes d’alien ? pourquoi pas…). Mais cette soi-disant killer-feature est surtout l’occasion de se délecter d’une tonne de cinématiques pour le coup sympatoche aux accents de dessin animé. Leur mise en scène et le scénario global sont du niveau Nickelodeon, mais ça fera le job auprès de la jeune génération.

Autre point positif du jeu, son système de scoring et de notation. A la manière des titres mettant en avant le speedrun, le jeu vous octroie une note en fonction de vos exploits dans chacun des 31 niveaux. Vous êtes jugés sur le nombre d’anneaux récupérés, la vitesse à laquelle vous terminez le stage et le nombre de morts. Ce Ringrun est pour le coup une vraie innovation qui est bienvenue même si elle n’est que sous-utilisée dans le jeu, la faute à un game design bancal. Et on en vient à parler de tout ce qui ne va pas avec Sonic Forces à commencer par sa maniabilité. Pour moi Generations était le parfait compromis entre la rigidité des premiers Sonic et le modernisme du genre plateforme. Ici c’est clairement un retour en arrière. On se retrouve en 2002 à la sortie de la PS2 : les contrôles sont imprécis au possible, le personnage à tendance à avancer un petit peu plus que ce que l’on souhaite, on rate son saut trois fois sur quatre pour une raison qui m’échappe encore, c’est une catastrophe.

Next : le design, ici encore, que s’est-il passé dans la tête des développeurs ? La plupart des niveaux 3D font passer Hugo Délire pour un sérieux concurrent à Super Meat Boy. On se contente de suivre un fil d’Ariane en appuyant frénétiquement sur un bouton déclenchant un boost qui va tout exploser sur notre passage. Oh il y a bien une jauge de boost mais le jeu nous refile des pleins tous les 30cm. Et lorsqu’on débarque dans des pseudo-arènes, on nettoie tout en 10 secondes avant de repartir comme un dératé jusqu’à la ligne d’arrivée. L’ennui fait vite place au désintérêt, à quoi bon chercher à truster les leaderboard de ses potes en ramassant un max d’anneaux ? Non on fonce, on enchaîne les niveaux déchets parfois en 30 secondes chrono.. Les phases en 2D sont un peu mieux, mais on est loin, très loin des labyrinthes de Generations. Certains s’en sortent pourtant bien comme le flipper dans Casino Forest.

Ca n’empêche pas le jeu de se prendre les pieds dans le tapis lorsqu’il nous demande de la précision alors qu’on ne distingue pas notre héros du décor, véridique dans l’infect dernier niveau, où que l’on doit se retaper (en 2017) des stages qui avancent tout seuls, encore une fois dans le grand final du jeu. A croire que le studio cherchait vraiment à se débarrasser du jeu. Ils n’ont d’ailleurs pas fait d’efforts sur la technique totalement dépassée, des brins d’herbe qui oscillent sans vraie physique à l’aliasing présent partout, tout le temps en passant par des effets spéciaux immondes tout droit sortis des librairies de la PlayStation 2. On terminera en parlant des boss insipides, la faute à des patterns qui ne se renouvellent pas et répliqués jusqu’à ce qu’on vide leur barre de vie.

Mauvais

Avec Sonic Forces, Sega nous prouve qu'il est en grand temps de faire du ménage dans sa Sonic Team, de laisser partir à la retraite les dinosaures qui n'ont plus l'envie de faire du jeu vidéo et d'embaucher des fans, des vrais ! Sincèrement, comment peut-on être satisfait de sortir un Sonic, que dis-je un jeu dans cet état de délabrement ?! Le peu d'originalité du titre est plombé par des choix de design qui ne sont plus au programme des écoles depuis déjà une quinzaine d'années. Techniquement, le Sonic Engine est tout juste digne de la génération précédente, non vraiment c'est même plus une déception, Sonic Forces un gâchis de licence.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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