PC

Test : Splasher

Lorsqu’on travaille sur un jeu Rayman, ça laisse des traces indélébiles. Pas étonnant donc que le designer de Splasher, qui a taillé sa route après avoir bossé sur les épisodes Legends et Origins du bonhomme sans bras, nous gratifie d’un plateformer 2D comme première production en indépendant. Si le créateur délaisse quelque peu les pérégrinations féériques que l’on retrouve le plus souvent dans les aventures de la mascotte d’Ubisoft pour un univers industriel et crasseux, il n’oublie pas pour autant le fun et les couleurs chatoyantes de ses premiers amours. Ainsi, Splasher est un mélange des genres, entre Rayman, Super Meat Boy et Portal 2, rien que ça. De retour d’une journée portes ouvertes dans une usine qui crée de la peinture de couleur à partir d’êtres humains, on vous livre nos impressions sur ce petit bijou bien de chez nous !

De la peinture à partir d’humains ? Mais qu’est ce que vous me racontez-là ? Oui ben on vous avoue que le pitch de départ du jeu est pour le moins étrange. Vous jouez un employé du service d’entretien dans une usine de conditionnement de peinture en boite et vous apprenez qu’en fait les boites de conserve contiennent… les employés de l’usine transformés en tubercules à l’aide d’un mystérieux liquide verdâtre. Vous ne suivez déjà plus ? Cela ne va pas s’arranger. Vous enfilez votre canon à peinture et partez à l’assaut de l’usine. Votre mission : mettre un terme aux agissements du Docteur et de ses sbires mécanisés et faire fermer une fois pour toutes cette maudite usine. Pour ce faire, vous pourrez compter sur votre arme qui permettra de peindre l’environnement et les ennemis.

Après cette introduction haute en couleur, on prend directement le contrôle du héros dans un premier niveau qui sert de tutoriel rapide. On y apprend à se déplacer, à secourir les employés injustement emprisonnés dans l’usine et à récolter de la poussière d’or, l’unique mesure de nos points dans le jeu. Trouvez 700 paillettes d’or et vous pourrez libérer un énième employé à la fin de chaque parcours. Puis le jeu nous offre notre premier pouvoir, l’eau. Et là les choses sérieuses commencent ! A l’aide du stick gauche et d’une pression sur un bouton vous pouvez asperger les niveaux de ce liquide et nettoyer les murs de la peinture qui s’y trouve. Vous pourrez également vous en servir pour détruire les plus petits ennemis et déclencher des moulins pour ouvrir des portes ou récupérer des paillettes d’or.

Les niveaux du jeu sont tous rassemblés dans un hub très bien fichu et rempli de petites expériences pour perfectionner ses pouvoirs. Et des pouvoirs, vous allez pouvoir en récupérer deux autres au fil de l’aventure : la peinture rouge qui rend les murs collants, idéale pour courir sur les surfaces verticales ou marcher au plafond, mais qui peut aussi servir à bloquer les ennemis les plus coriaces. Enfin la peinture jaune qu’on acquiert bien plus tard dans le jeu rend les murs rebondissants et envoie balader les plus gros ennemis dans le décor. Des pouvoirs simples et efficaces qu’on a déjà pu croiser dans un certain Portal 2 et qui sont couplés à un air control inspiré par Super Meat Boy donnent une expérience de jeu vraiment agréable.

Pour magnifier tout cela, il fallait level design d’anthologie. Ici le jeu s’écarte un peu de son maître à penser Super Meat Boy en proposant des niveaux plus longs, mais au nombre total plus réduit. Comptez quelques minutes pour franchir les plus ardus d’entre eux. Splasher a décidément tout compris et a posé intelligemment des checkpoints à des endroits clés de chaque niveau pour éviter d’avoir à tout refaire en cas de mort. La structure des niveaux est divisée en deux types de gameplay : d’un côté des parties pensées pour la fluidité de l’action qui raviront les amateurs de speedrun, d’ailleurs l’équipe a fait appel à des speedrunners bien connus pour les aider. De l’autre, des phases d’action et de légers creusages de tête pour arriver à dénicher tel ou tel employé bloqué dans un endroit à priori inaccessible.

Que l’on se rassure, le jeu se veut avant tout accessible à tous et seuls les 4 ou 5 derniers challenges du jeu mettront vos nerfs et réflexes à rude épreuve avec des phases démoniaques que l’on a pu recommencer 30 ou 40 fois avant de faire un run parfait. Les niveaux comprennent également des zones de quarantaine représentées par des trous noirs. Une fois dans la pièce, on doit déjouer le puzzle qui s’offre à nous, c’est-à-dire tuer tous les ennemis présents à l’écran pour libérer un autre employé. Le jeu n’a jamais fini de nous surprendre : courses poursuites à la Rayman Legends, bosses (pas mémorables), conditions météo changeantes, on ne s’ennuie jamais du début à la fin qui arrivera après 5 à 6 heures de jeu.

Si la campagne peut paraitre courte, pas de panique. C’est qu’une fois fini, Splasher nous invite à passer à la vitesse supérieure en refaisant chaque niveau en course contre la montre ou en speedrun en comparant notre score avec celui de nos amis ou les tops mondiaux. Malgré un grand nombre de parallaxes et de nombreux objets à l’écran en tout temps, nous n’avons pas constaté le moindre ralentissement sur notre machine, et c’est tant mieux, car cela aurait nui à la fluidité du gameplay. La direction artistique typée cartoon soignée et colorée aide à la lisibilité, même lorsqu’on court à toute vitesse sous les feux ennemis. Enfin la bande originale punchy et entraînante du monsieur son de Rayman Origins fait le job à merveille.

Bon Obligé !

Splasher à tout du hit : gameplay fluide, fun immédiat, très bonnes sensations lorsqu'on entre dans la "zone" et qu'on fait un run parfait. Il flirte dignement avec des titres comme Super Meat Boy avec son air control de qualité sans pour autant prétendre vouloir marcher sur ses plates-bandes, son gameplay étant vendu comme plus accessibles au grand public. Néanmoins, c'est en faisant et refaisant ses niveaux jusqu'à en tirer le meilleur, ou en allant visionner les speedruns des autres sur YouTube pour les moins courageux d'entre nous, que Splasher se savoure. Et on en remangerait bien une part pour la route ! La Splashteam réussit là son tour de maître : imposer sa patte en un seul jeu. Bravo.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut