Mélangeant habillement action, infiltration, RPG et gestion d’équipe le tout dans un monde ouvert de 16km², State Of Decay s’impose rapidement comme une référence sur la toute petite plateforme XBLA et alors qu’on attend toujours sa suite, le voilà qui refait parler de lui cette année. Oui, car presque deux ans après sa sortie, le jeu d’Undead Labs revient dans une édition Year One Survival Edition sur Xbox One et PC, l’occasion de se (re)plonger dans l’Amérique sauvage et violente de ce premier épisode. Mais avant de faire le comparatif nécessaire entre cette version 2015 et l’original, faisons un résumé de ce qui vous attend dans le jeu.
State Of Decay est un jeu de survie à la troisième personne. Vous démarrez l’aventure dans le rôle de Marcus Campbell, un campeur venu s’installer avec son pote sur les rives du lac au pied du Mont Tanner pour faire un break. Ici on est en plein dans l’Amérique des grands espaces, les petites villes poussent au milieu des forêts, des montagnes et des étendues cultivées, loin des réseaux téléphoniques et du vacarme des grandes villes. A votre réveil, quelque chose ne sonne pas juste et vous vous rendez vite compte que des morts-vivants pullulent dans les bois. Vous décidez de partir chercher de l’aide et tombez rapidement sur un camp retranché de survivants tentant vainement de se protéger de l’infestation zombie.
Je vous passe les détails, mais une demi-heure plus tard, vous voilà en route pour une petite ville avec votre pote a moitié mort à vos côtés. Une fois arrivé dans un camp de base tenu par une certaine Lily, à vous d’organiser la vie dans le camp et de partir à la recherche des indispensables ressources nécessaires à la survie de toute l’équipe et d’un toubib. State Of Decay offre rapidement un vaste éventail de possibilité au joueur. Tout d’abord, il faudra faire usage de la force. En cela, le jeu se comporte comme un TPS classique avec un inventaire vous permettant d’équiper arme de mêlée et arme à feu ainsi qu’une tonne d’accessoires (explosifs, pièges, médicaments, etc.).
Le joueur pourra passer d’une posture de combat classique à une posture plus infiltration et se mouvoir discrètement sans attirer l’attention des zombies. Le côté RPG entre vite en jeu, car il faudra jongler avec deux barres « de vie » : une jauge d’endurance qui se consume lorsque le joueur court ou frappe avec une arme de mêlée et qui se recharge toute seule lentement et une jauge de santé qui ne se rechargera qu’en utilisant des antidouleurs ou en vous reposant au camp. De plus, les munitions des armes à feu sont limitées et ces dernières nécessitent d’être rechargées ce qui handicape le joueur pendant de précieuses secondes. Enfin chaque personnage gagne de l’expérience et des perks, il est plus efficace au combat ou à la course par exemple.
Et pour terminer, State Of Decay accorde une grande importance au bruit émi par les actions du joueur. Ainsi, courir comme un dératé, casser une vitre ou défoncer une porte, fouiller une armoire ou démarrer le moteur d’une voiture pourra attirer des groupes ou des hordes de zombies. S’il est possible d’affronter un ou deux infectés à la fois sans trop de problèmes, se lancer dans un combat contre une horde est une mission suicide, il faut donc planifier calmement ses sorties en zone hostile, scruter les alentours pour trouver un éventuel plan de repli si nécessaire, sous peine de finir en hachis parmentier. En plus de cet aspect TPS tactique, State Of Decay a plus d’un tour dans son sac offre bien d’autres choses au joueur.
En premier, la gestion qui fait partie intégrante de l’aventure. Du point de vue du micromanagement, le joueur devra contenter les désirs de chaque survivant de la base. Certains auront besoin de médicaments ou d’objets spécifiques, d’autres qu’on les aide à surmonter leurs peurs, etc. La clé d’un camp bien sécurisé est un moral d’acier, ne l’oubliez pas ou vos coéquipiers mettront toute la colonie en danger. Pensez également à vous reposer, chaque mort étant définitive. Vous pouvez choisir de changer de personnage au camp, n’hésitez pas à le faire de temps en temps, ne serait-ce que pour augmenter les statistiques de chacun des survivants.
La macro-gestion se matérialise par l’agencement et l’approvisionnement de votre base et de vos avant-postes. En plus des objets récupérés dans les maisons et autres, vous pourrez transporter des caisses de ravitaillement en munitions, matériaux, vivres ou encore carburant qui contiennent tout le nécessaire à la bonne tenue du camp de base et aux besoins primaires des survivants. Pour rappel, votre petite équipe devra manger et boire chaque jour et à chaque survivant sauvé, c’est une bouche de plus à nourrir qui viendra se rajouter au groupe…
Heureusement, ces PNJs ne seront pas inutiles et on pourra les mettre à la tâche pour rajouter des salles particulières à votre base : atelier permettant de crafter/réparer des objets, salle d’entraînement, de repos, etc. Enfin, le monde ouvert de State Of Decay regorge d’activités et de maisons à fouiller pour dénicher des ressources. Les missions de la campagne proposées par vos coéquipiers vous enverront un peu partout sur la map, et ce dès le début du jeu. Vous découvrirez rapidement qu’en l’absence de vraie organisation des forces gouvernementales, les citoyens font leur loi eux-mêmes.
Le scénario du jeu est distillé lentement, mais est assez crédible, accrocheur et adulte pour qu’on l’apprécie. Par contre on peut reprocher au jeu des objectifs souvent trop basiques (aller secourir tel PNJ, tuer un certain nombre de zombies) hélas. Un système d’infestation tourne aussi en arrière-plan au rythme du cycle jour/nuit, les infectés transformant certaines maisons en places fortes avec le plus souvent des infectés spéciaux hurleurs ou immenses à leur tête. Il vous faudra donc faire le ménage de temps en temps pour éviter que la vermine ne prolifère.
Pour terminer, faisons le bilan technique de cette réédition haute définition du jeu. Si le travail sur l’ensemble des textures a été fait et est tout à fait honnête, mises à part les ignobles textures des véhicules, le jeu n’est pas exempt de petits défauts un peu gênants. Les modèles des personnages et de la plupart des objets n’ont pas été refaits et cela tranche avec des textures haute résolution et un véritable antialiasing. De plus, la plupart des objets sont bien plus brillants qu’avant et reflètent un éclairage global étrange qui surexpose certaines scènes à la lumière, du coup on perd un peu l’ambiance sombre et plus réaliste du State Of Decay original.
Au final cette alchimie entre exploration dans un monde ouvert non dirigiste, principe de choix et conséquences, notion de danger permanent et gestion d’équipe fonctionne à merveille, le jeu nous poussant toujours à aller de l’avant en nous rappelant chaque jour qui passe que les ressources sont limitées. De par sa nature « remaster haute définition » le jeu n’apporte que peu d’intérêt pour ceux qui ont déjà retourné State OF Decay sur Xbox 360 ou PC, mais il permettra aux autres de découvrir un titre incroyablement riche en contenu à qui il ne manque qu’un vrai mode coopératif en ligne pour être vraiment parfait. |