3DS

[TEST]Mario Kart 7

J’en ai encore rêvé cette nuit. Je suis le premier, je slalome, je drift, j’enquille toutes les pièces disposées sur le circuit, un rapide coup d’œil sur la carte me montre que je devance mes adversaires de plusieurs dizaines de mettre, l’arrivée n’est plus très loin, je sens que la victoire me tend les bras. Et là, elle arrive, telle la faucheuse en pleine fleur de l’âge, cette salope de carapace bleue. Voilà les effets secondaires d’un week-end passé sur Mario Kart 7 à enchainer courses sur courses. Après le très bon Super Mario 3D Land, voilà que la portable de Nintendo accueille enfin son Mario Kart. Il était temps. J’ai envie de dire.

Apparu sur Super Nintendo, avant de passer par toutes les consoles de Nintendo depuis, voilà que Mario et son Kart déboulent sur Nintendo 3DS pour son septième épisode. Par où commencer ? Que ce soit au niveau de la technique ou du gameplay, Mario Kart 7 est une véritable petite réussite. Certes, le jeu n’est pas dénué de défauts, mais la balance penche royalement du côté clair de la force. Au programme, on retrouve tout ce qui fait le sel d’un Mario Kart. Un mode Grand Prix avec ses 8 coupes et ses 32 circuits, un mode contre la montre, un mode bataille (Ballon et pièces) et un mode multijoueurs aussi bien local qu’en ligne. Tous les personnages de la saga répondent présent avec en prime de nouveaux invités comme Metal Mario ou encore Lakitu qui passe de l’autre côté de la barrière . En bref, tout ce qu’il faut pour un maximum de plaisir. Mais comme nous sommes sur 3DS, Nintendo a ajouté quelques fonctionnalités supplémentaires. Le SpotPass permet de récupérer  les fantômes des meilleurs joueurs pour le mode Contre la montre, on peut récupérer le profil de joueurs pour ensuite les affronter en ligne à l’aide du StreetPass et le jeu intègre également une Chaine Mario Kart où l’on définit son profil à partager. Mais la force du jeu ne réside pas dans son contenu, ça se saurait, la force d’un Mario Kart réside dans son gameplay si particulier, mêlant à la fois injustice et maitrise au volant. Une étrange incohérence qui fait pourtant mouche depuis de très logues années.

Pour ce nouvel épisode, le gameplay lorgne du côté de la Nintendo 64 plutôt que des récentes versions. Un bouton pour accélérer, un pour freiner, un pour utiliser les items glanés sur la piste et un dernier pour réaliser un petit saut. Saut qui pourra s’enchainer sur un dérapage contrôlé si l’on reste appuyé sur la touche.  Le tout permettant d’obtenir deux niveaux de boost selon la distance du drift et de l’inclinaison du kart. De quoi prendre l’avantage sur son concurrent en sortie de virage bien négocié. Et surtout de quoi faire la différence entre le bon pilote et celui qui se contente de rouler tête baissée et de profiter des items au petit bonheur la chance. Concernant les items, Mario Kart 7 apporte son petit lot de nouveautés. La fleur permet de balancer des boules de feu à volonté durant un certain laps de temps. Aussi bien en avant qu’en arrière. Arme véritablement féroce lors de cafouillages ou dans certains endroit étriqués des circuits. Nous avons aussi la feuille qui fait pousser la célèbre queue de Tanuki à son kart. Pas spécialement utile en attaque, cette queue se montre par contre très utile pour se débarrasser des obstacles ou des concurrents qui se frottent d’un peu de trop près à vous. Enfin, nous avons l’atout 7 qui nous donne accès à sept items à la fois. Si on la reçoit que très rarement, et uniquement  lorsqu’on est dans une merde noire, son utilisation est plus qu’idéale pour se décrotter de la dernière place. Son utilisation se résumant très souvent à tout balancer comme un porc jusqu’à hériter de l’étoile et rouler à tombeau ouvert.  Pour la carapace bleue, la fameuse, Mario Kart 7 est allé piocher sur celle de la version Nintendo 64. Dotée de pics, cette carapace est toujours à destination du premier de la course, sauf qu’elle dézingue tout sur son passage et envoie dans les roses tous les joueurs étant un peu trop près du point d’impact. De quoi aller pleurer dans son coin.

Comme pour les précédents volets, le jeu propose trois niveaux de difficulté symbolisés par la cylindrée des karts. Allant de 50cc à 150cc. Et c’est certainement là où Mario Kart 7 pêche certainement le plus. Sa simplicité, du moins face à l’Intelligence Artificielle, et l’impression de vitesse très légère face aux anciens épisodes. Je m’explique. Dès ma première partie, je me suis essayé à une petite course en 50cc pour reprendre mes marques, apprécier le tracé des nouveaux circuits et aussi ne pas subir une odieuse défaite. Autant vous dire que je n’ai même pas pris la peine de finir la coupe. La vitesse du kart était horriblement lente et les adversaires aussi dangereux qu’un nouveau née armé d’un hochet. Une nouvelle preuve que Nintendo tente d’ouvrir ses jeux à un public plus large et leur donner la douce illusion d’être des maîtres en la matière. En parlant de ça, le jeu propose une vue à la première personne avec la possibilité de piloter son kart avec le gyroscope de la console. Amusant 17 secondes à peine, se mode manque cruellement de précision et gâche par la même occasion l’effet 3D due aux mouvements.

Si vous êtes du genre à jouer seul dans votre coin, recroquevillé dans la noirceur d’une cave humide, privilégiez plutôt les courses en 100cc et 150cc qui offrent nettement plus de punch. Et en parlant de punch, il est possible de gagner en vitesse en roulant sur des pièces disséminées sur l’ensemble du circuit. Surtout qu’elles sont généralement bien placées, comme dans la courbe d’un virage ou encore en plein dans la trajectoire d’un saut. De quoi donner un bon petit coup de boost au bon moment. Et à force de les collectionner, dans une limite de 10 par course, vous pouvez débloquer des éléments pour confectionner votre kart. Grande nouveauté de cet épisode, il est possible de composer soit même son kart lors de la sélection de son perso. Ainsi, vous choisissez la structure du kart, les roues, mais aussi la voile du deltaplane. Car oui, il est maintenant possible de s’envoler et même d’aller sous l’eau. Lors de grands sauts, le kart déploie un deltaplane qui nous permet de planer dans les airs sur de nombreux mètres et ainsi pouvoir prendre l’avantage sur l’adversaire si l’on négocie bien son atterrissage et qu’on utilise à bon escient les différents courants d’air parfois disponibles. Quant aux passages sou l’eau, ils apportent certes un peu de nouveauté et de fraicheur au jeu, mais propose un gameplay assez lourd qui brise, selon moi, le rythme des courses.

Comme toujours, le jeu propose 32 circuits répartis sur 8 coupes. Si la moitié des circuits sont pompés des précédentes versions, l’autre moitié est totalement inédite. Et pour ma part, je les trouve rudement bien fichus. Variés, colorés et offrant de nombreux passages secrets à dénicher au fil des parties, ces circuits sont prompts à de franches rigolade. Si la plupart de ces circuits offrent encore et toujours des pistes très large qui favorisent l’utilisation outrancière des bonus, d’autres se montrent finement réalisés avec des portions de circuits étroites avec enchaînement de virages assez vicieux. De quoi faire parler l’Ayrton Senna qui sommeille en chacun de nous.  Et comme il est maintenant possible de voguer dans les airs et de faire un petit tour sous l’eau, les circuits sont bourrés de parcours multiples. De manière générale, il faudra de très nombreuses heures au compteur avant de connaître les circuits sur le bout des doigts et d’identifier le meilleur chemin possible, avec quel pilote et dans quelle configuration de kart. En somme, Mario Kart 7, c’est des heures et des heures de jeu en vue. Surtout si l’on a 7 potes sous la main.

C’est un fait, si Mario Kart est amusant seul, il prend tout son sens avec le multijoueurs. Aussi bien jouable en local qu’en ligne, le jeu permet même à 8 joueurs de s’affronter avec une seule et même cartouche. Les sept autres joueurs étant condamnés à jouer avec le même personnage et sur certains circuits uniquement. L’organisation des parties est d’une simplicité enfantine et le jeu propose une stabilité à toute épreuve. Normal, c’est en local me direz-vous, mais c’est le même constat en ligne. A l’aide du Wi-Fi, il est possible d’affronter les joueurs du monde entier. Si la recherche d’adversaires est assez longue, une fois la partie lancée, aucun lag ou ralentissements ne se fait sentir. On regrette juste le manque d’options de recherche, le fait de ne pas pouvoir dialoguer et l’impossibilité d’ajouter les joueurs rencontrés à sa liste d’amis. Si le jeu en ligne marche effectivement très bien, l’architecture reste très pauvre et à des années lumière de ce que l’on peut avoir aujourd’hui sur d’autres plateformes de jeu. Par exemple, il est possible de créer des communautés afin de jouer avec un groupe de personnes de son choix. Et pour pouvoir intégrer des amis ou encore demander à rejoindre une communauté, il faut obligatoirement passer par l’intermédiaire d’un satané code ami. Le genre de repoussoir qui fait fuir tous les joueurs à sa simple évocation. Dommage, dommage.

Pour finir, et après je vous libère, parlons un peu de la technique. Et là, je peux vous dire que Nintendo a réalisé un excellent travail avec Mario Kart 7. Si les différents effets 3D ne sont pas subjuguants et sont moins prenants par rapport à Super Mario 3D Land ou encore Pilot Wings Resort, la réalisation est d’excellente facture. Les différents tracés regorgent de détails, les couleurs sont chaleureuses, éclatantes même et tout ce petit monde est modélisé avec grande minutie. Et je ne vous parle pas de tous les très jolis effets que propose le jeu. Comme les rayons de soleil qui ressortent drôlement bien en 3D, la lave en fusion ou encore les gouttelettes d’eau qui perlent sur l’écran lorsque l’on se fait arroser. Personnellement, je trouve même le jeu beaucoup plus joli que la version Wii. Toutes proportions gardées bien sur. On note tout de même quelques rares bugs dus à un mauvais placement de la caméra, mais face à cela, le jeu se permet d’être d’une fluidité exemplaire. Chose plus qu’appréciable dans ce genre de jeu.

Si la ludothèque de la Nintendo 3DS peinait à convaincre en l’absence de titres d’envergures, voilà que la portable de Nintendo se voit gâtée de deux excellents titres en à peine deux petites semaines. Et si Super Mario Kart 7 n’aura pas la coupe du meilleur jeu de la série, il n’en reste pas moins un titre de grande qualité qu’il serait stupide de bouder pour les fêtes de fin d’année. Beau, fluide, fun et grouillant de qualités, Super Mario Kart 7 est un véritable condensé de bonheur aussi bien en solo qu’en multi. L’intégration de la 3D, du deltaplane et des passages sous-marins apporte de la fraicheur au titre, même si on aurait apprécié de nouveaux modes de jeu et un contenu un peu plus soutenu. La recette marche toujours aussi bien, mais on commence à s’y habituer. Malgré cela, Super Mario Kart 7 est une valeur sure et peut-être le meilleur jeu de la ludothèque 3DS.

Mario Kart 7 est exclusif à la Nintendo 3DS.

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