PlayStation 4

Test : Tekken 7

Voilà bientôt 23 ans que la série Tekken existe, exclusive à la console de Sony jusqu’en 2008, cette licence a finalement été disponible sur la console de Microsoft pour finalement atterrir sur PC lors de ce dernier opus. 23 ans de combat et d’héritage ! Plutôt facile à prendre en main, mais frustrant pour les plus experts quand un débutant gagne le combat à force d’appuyer frénétiquement sur la même touche. Tekken 7 s’est fait attendre, 2 ans déjà que le jeu est sur les bornes d’arcade nippones. Refonte du casting, changement de moteur graphique et évolution du gameplay, après cette longue attente, qu’en est-il de ce monument du « versus fighting » ? Réponse dans le test de ce 7ème opus.

Dans Tekken, 23 ans après le gameplay est toujours composé de la même recette et est appliquée telle qu’elle. Le joueur a quatre boutons pour assener ses coups, quatre boutons dédiés aux pieds ou aux poings du combattant permettant après un savant mélange de ces touches de réaliser des combos pour défaire l’adversaire. Le joueur rentre directement en combat, pas de mode tutoriel comme dans Injustice 2 par exemple, aucune aide n’est donnée si ce n’est un mode entrainement avec la liste des coups pour comprendre et se perfectionner. A l’heure de Twitch et Youtube, comme je l’ai fait moi-même, on peut en apprendre grâce à quelques champions du genre. Concernant les modes de jeu, on reste dans le classique avec les modes Arcade, Versus, Survie et Entraînement en local. Mais nouveauté pour les amateurs de personnalisation, une course au coffre permettant de se perfectionner hors-ligne, tout en récupérant tout un tas d’objets pour transformer son personnage selon nos envies et le rendre unique en son genre. Pour le mode en ligne, deux lobbys, un classé et un non-classé mais également un mode tournoi simple élimination ou avec repêchage. Le NetCode du jeu est solide depuis la première mise à jour qui a rendu le multi quasi parfait même si l’on regrette des chargements un peu longuets et pas mal de synchronisation.

Concernant les combats, une évolution est arrivée avec l’introduction de « rage » qui permet, lorsque notre barre de vie est dans le rouge, de pouvoir frapper plus fort mais également de lancer une attaque cinématique appelée « rage arts » et qui retire un bon bout de vie lorsque vous appuyer sur la touche adéquate. Pour les joueurs habituez aux jeux de versus fighting d’aujourd’hui, ce genre de « fury » est maintenant largement répandu (comme dans Injustice 2 pour ne citer que le plus récent) mais l’introduction de cette « feature » dans une série « historique » comme peut l’être la licence Tekken, c’est une révolution car son gameplay n’a pas bougé d’un iota depuis ses débuts. Personnellement, je suis assez mitigé quant à l’introduction de ce genre d’attaque peu exigeante qui pousse le joueur à la facilité, mais j’ai appris à faire avec. Force est de constater que ces attaques sont évitables -il est même possible de les bloquer via un contre bien senti- mais après un combat acharné, finir par ce genre d’attaque cela théâtralise le K.O pour donner un peu d’animation. Les « rage arts » apportent un peu de technicité et de tactique dans les combats, car lorsque l’on passe l’adversaire en rage art et que l’on n’a pas assez de vie pour survivre à l’attaque, il faut de suite mettre en place une stratégie. Soit vous appâter le joueur et esquiver l’attaque pour l’achever par un combo destructeur ou alors vous attaquer rapidement pour l’empêcher de déclencher l’attaque.

Parlons du mode scénario et c’est une déception. L’histoire n’est qu’une succession de cinématiques qui rendent l’histoire lente et ennuyeuse, (mention spéciale à l’option « passer les cinématiques » salvatrice lors des longs discours) mais aussi par la multiplication des différences entre les scènes qui peuvent être des cinématiques 3D, d’autres réalisée avec le moteur du jeu ou même parfois des dessins. La réalisation n’est même pas cohérente et fini par nous perdre. Prenant le point de vue d’un journaliste enquêtant sur la famille Mishima, on s’ennuie devant la faiblesse des enjeux de cette famille qui se déchire dans un scénario digne des pires séries Z. La faute à une multiplication des personnages rencontrés durant l’histoire et de leurs points de vue qui ne font que rendre l’histoire encore plus confuse. Durant cette « campagne », on ne joue que quelques personnages, parfois jusqu’à l’overdose, avec une mention spéciale à deux combats qui m’ont valu d’apprendre par cœur des techniques et d’écumer Youtube à la recherche du combo ultime. Les combats sont très déroutants car par moment, après avoir bataillé ferme, on pense en avoir fini mais voilà que l’ennemi se relève et récupère sa vie alors que notre barre de vie n’a pas bougé d’un pouce. Cette histoire en plus d’être décousue m’a fait fait hurler plus d’une fois à cause de ce déséquilibre qu’il peut y avoir entre nous et nos ennemis, heureusement le calvaire ne dure que 2 grosses heures.

Techniquement, Tekken 7 envoie tout de même du bois comme on dit, mais fait dans le kitsch, c’est sa marque de fabrique avec l’utilisation de typographies enflammées ou aux couleurs criardes. Ses décors sont assez variés, très animés et certains ont même des conditions météorologiques changeantes. Les modèles 3D et les textures sont propres, les animations sont fluides et les temps de chargement sont corrects. Tout le roaster a été redessiné pour se remettre au goût du jour et être cohérent avec les petits nouveaux. Pour finir sur le style Tekken, on reconnait un certain style cinématographique pour dynamiser les actions lors des attaques puissantes ainsi que le changement de décor durant le combat, comme avec l’introduction d’un « zoom dramatique » lorsque les deux adversaires sont proche de la mort. Dans ces moments, la caméra se centre sur l’action et ralentie pour renforcer la tension liée au coup qui sera fatal pour l’un des deux adversaires ! Tekken 7 va à l’essentiel, le développeur a travaillé sur le cœur du jeu, le gameplay… des combats rien que des combats, pas de mode de jeu « hype » pour plaire au plus grand nombre. Si vous voulez un jeu de baston avec une histoire et un univers à explorer passer votre chemin et aller voir ailleurs… ici on se tape.

Bon Obligé !

Je suis toujours sous le charme de la licence Tekken; et ce Tekken 7 "next-gen" est une franche réussite. La recette est revisitée pour s’ouvrir aux néophytes mais toujours aussi exigeante pour les vieux de la vieille qui graterons sous le vernis. Vous allez toujours vous amuser, combat après combat avec tous ces différents personnages qui renouvellent l’expérience de jeu et ce n’est pas le matchmaking un peu capricieux qui va nous empêcher de vous toiser durant des heures. Le roi est bien de retour.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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