Après nous avoir par deux fois déjà transportés dans le monde féérique du Trine et de ses héros, voilà que les barbus de Frozenbyte tentent à nouveau l’aventure, cette fois-ci en 3D. Si les environnements des précédents opus étaient déjà en 3D, les joueurs évoluaient en 2.5D. Ici, on peut carrément aller dans le décor et ça change tout, pour le meilleur et pour le pire ! Tout d’abord, on doit reconnaître que les développeurs ont fait ici un travail admirable côté gameplay. De nombreux titres se sont essayés à la 3D sur un plan fixe et se sont cassés les dents notamment à cause de la gestion de la perspective, ici ce n’est pas le cas.

On distingue parfaitement ces dernières grâce à des repères malins comme des ombres sur le sol ou des objets qui nous rappellent notre position par rapport au décor. On ne se retrouvera jamais à taper dans le vide en visant un ennemi plus proche de la caméra que nous par exemple. De même lorsqu’il faudra viser précisément avec l’arc de Zoya, le jeu fait apparaître un tracé qui indique où ira se loger notre flèche à 360°. Plus délicat, le déplacement d’objets à l’aide des pouvoirs de télékinésie d’Amadeus se fait relativement sans encombre en jouant des deux sticks de la manette.

Hélas, environnements 3D obligent, de nombreuses briques de gameplay ont disparu. On pourra citer principalement la possibilité pour Pontius de pointer son bouclier vers le haut pour servir de plateforme surélevée et surtout l’un des pouvoirs d’Amadeus, sa capacité à créer des plaques en métal magique. On comprend parfaitement le choix des développeurs, intégrer ces éléments en jeu aurait été un véritable casse-tête pour finalement ne pas être jouable. Par contre et c’est plus étrange, l’amputation ne s’arrête pas là, Trine 3 ne possédant pas d’arbre de compétences.

En effet, on démarre directement avec toutes les compétences y compris de nouvelles comme la possibilité pour Zoya d’accrocher sa corde sur des objets pour les tirer et s’en servir comme des armes ou les relier ensemble. Cette compétence et toutes les autres seront mises à contribution dans des niveaux toujours aussi bien fichus, mais offrant plus d’exploration 3D que de réelles énigmes comme on a pu le voir par le passé. D’ailleurs le jeu vous explique lors de trois niveaux tutoriels comment vous servir des pouvoirs des trois héros. Et puisqu’on parle des niveaux, il est temps de parler du véritable problème de Trine 3, sa durée de vie.

Si on pouvait compter respectivement 8 et 15 heures pour venir à bout des deux premiers épisodes de Trine, il ne vous faudra ici pas plus de 6 heures pour terminer le jeu à 100% (« collectibles » et succès compris !!), un véritable coup dur pour le fan qui attendait énormément de cette suite. En fait, les développeurs font monter la mayonnaise en multipliant les prouesses techniques et en matière de design, le jeu étant toujours d’une incroyable beauté, mais on retombe bien vite sur nos pattes en découvrant un cliffhanger et une fin qui arrive bien trop vite (et qui n’en est pas une qui plus est).

Depuis la sortie du jeu, Frozenbyte s’est confondu en excuses, regrettant de ne pas avoir joué franc jeu en indiquant clairement que le titre serait court et qu’il ne comporterait qu’une partie de l’histoire (dont je ne vous parlerai volontairement pas pour ne pas vous gâcher le plaisir). M’enfin, on aurait tellement préféré qu’ils prennent plus de temps pour finir leur jeu ! Certes, le studio avoue avoir dépensé une grande partie des revenus de Trine 2 en R&D sur Trine 3 et sa 3D, certes cela se voit lorsqu’on prend le jeu en main et on les remercie pour ça, mais on est tout de même frustrés.