PlayStation 4

[TEST] Until Dawn

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Une bicoque perdue au fond des bois accueillant un groupe de lycéens un peu trop joyeux et débridés prêt à faire la fête un soir de pleine lune, voilà qui ferait une bien belle introduction pour un film d’horreur dans le plus pur style de « Souviens-toi l’été dernier » ou autre « Scream » de la fin des années 90… en tout cas c’est le point de départ du nouveau jeu d’aventure horrifique de Supermassive Games, à mille lieues de leurs dernières productions (du contenu téléchargeable pour LittleBigPlanet Vita et Wonderbook: Walking with Dinosaurs). Une fois n’est pas coutume, c’est accompagné du rédac’chef de Console-toi que j’ai réalisé ce test, en pleine nuit, toutes lumières éteintes et ampli 5.1. Ambiance.
Testé sur Playstation 4 avec une version fournie par l’éditeur

UntilDawn_103Bah oui, quitte à se faire un retour aux fondamentaux en terme de flippe, autant le faire à deux. C’est donc bien installés sur notre canapé que nous avons commencé une aventure qui promet cris, violons stridents et QTEs. Et quoi de mieux pour démarrer qu’une bonne dose d’hémoglobine, Supermassive Games réutilisant les codes du slasher movie dès les premières minutes de jeu. Après une introduction en règle, le jeu présente le « casting » des différents protagonistes. Ici on a le droit à tous les clichés : la fille naïve et effacée, le beau gosse un peu trop entreprenant, la bimbo à 2 de Q.I., le couple vacillant, et le personnage torturé ayant vécu un drame familial.

UntilDawn_001D’ailleurs, le studio s’est payé un casting de rêve pour le jeu, employant notamment la cheerleader de la série Heroes Hayden Panettiere dans le rôle de l’héroïne du jeu Sam, Peter Stormare en tant que psychologue un peu sadique sur les bords et Rami Malek, le pharaon de La Nuit du Musée qui plante le rôle de l’ambianceur de service et accessoirement maître des lieux du chalet qui servira de hub général au jeu. D’ailleurs, faisons un petit aparté sur les environnements, le jeu se passant à Blackwood dans les Canadian Rockies en Alberta, mythique endroit où tant de sang a coulé au cinéma. Sans en dévoiler trop sur les endroits visités, sachez que vous n’allez pas rester longtemps au chalet et qu’il vous sera donné de visiter les alentours (forêts, anciennes mines de charbon, etc.)

UntilDawn_22Pour revenir aux personnages, durant notre partie, tout ce petit monde va évoluer, échanger, partager des événements plus ou moins tragiques et chacun de vos choix aura une incidence sur les caractères individuels de chacun, leur environnement et bien évidemment sur le groupe. Ce système de jeu n’est certes pas nouveau, il est notamment la base du catalogue de Telltale Games (The Walking Dead, The Wolf Among Us, etc.), mais du fait de la narration particulière et du rythme soutenu imposé par le genre film d’horreur, nous n’avons ici pas le temps de souffler entre les scènes que de nouveaux leviers scénaristiques s’offrent à nous. Le joueur est constamment mis à mal, questionné et poussé à bout par le jeu.

UntilDawn_05On en trouve un très bon exemple lors des séquences chez le psy qui permettent aux développeurs d’Until Danw de mieux cibler en temps réel nos peurs les plus profondes et d’adapter en conséquence l’expérience de jeu qui va suivre. C’est diablement malin et ça fonctionne presque sans qu’on s’en rende compte. Bien sûr, l’effet pervers inverse de cette profusion d’embranchements possibles est que finalement, on se rend vite compte que les choix cornéliens se font rares et que nos décisions se limitent le plus souvent à choisir telle ou telle manière d’arriver à un objectif, sans pour autant que cela nous dérange. C’est juste que Supermassive Games souhaite tout de même garder un contrôle sur l’histoire et nous faire suivre un fil conducteur plus ou moins tendu.

UntilDawn_4Outre nos actes, il y a une autre manière « d’influer » sur le cours de l’histoire : la découverte d’objets et d’indices cachés dans le décor qui pourront nous servir plus tard. Et profitons de ce détail pour parler du gameplay en lui-même que les britanniques ont très largement emprunté au studio français de Quantic Dream. Oui, il sera ici question de QTEs, de beaucoup de QTEs ! Le jeu en utilise deux sortes, les uns étant déclenchés lors d’un rythme rapide (pression sur un bouton pour qu’un personnage courant comme un dératé évite une branche d’arbre ou saute par dessus le vide par exemple) et les autres pour effectuer toutes les actions du jeu (tourner le stick droit dans le sens des aiguilles d’une montre pour ouvrir une porte, orienter le stick pour valider un choix, etc.). On aime ou on n’aime pas.

UntilDawn_01Ah si, certaines phases de gameplay lors de moments clés vous demanderont de rester immobile, la console analysant les mouvements du gyroscope de la manette et vous pouvez être certains qu’il se produira quelque chose de mauvais si vous bougez d’un poil. Quoi qu’on puisse dire sur les choix en matière de game-design, la réalisation du titre est impeccable et frise avec la perfection (NDLR: pourtant le jeu était dans un premier temps prévu sur Playstation 3). Les jeux de lumière sont maîtrisés, la motion capture fait des merveilles du côté des animations et des expressions des visages, on pourrait juste reprocher à Until Dawn un aliasing un peu trop présent, mais il reste une prouesse technique pour de la Playstation 4, pas étonnant lorsqu’on sait que le moteur utilisé est celui d’un certain Killzone Shadow Fall…

UntilDawn_02Il nous reste à parler de la bande originale, élément essentiel de tout bon film d’horreur, ici orchestrée par un Jason Graves en grande forme. On l’a déjà vu à l’œuvre sur la saga Dead Space et plus récemment sur The Order: 1886, il excelle ici à produire des morceaux angoissants, en utilisant tous les codes de la musique de flippe à l’aide de violons stridents et en y mêlant des chuchotements à peine perceptibles, du grand art (NDLR: une fois le jeu terminé, allez faire un tour dans les contenus débloqués qui proposent des carnets de développeurs très intéressant dont un sur la musique) ! Chapeau également aux responsables des effets sonores particulièrement réussis et du doublage V.F. de bonne qualité bien que pas raccord avec des animations labiales forcément motion-capturées pour la V.O.

Critble

Franchement, Until Dawn à tout pour plaire : une maîtrise quasi chirurgicale des codes du film d’horreur façon slasher couplée à un casting crédible et plus vrai que nature qui au final imposent le respect. En outre, le titre balance assez de choix et d’acrobaties scénaristiques pour faire oublier au joueur qu’il a en face de lui un film interactif bourré à craquer de QTEs et le forcer à aller de l’avant pour répondre à l’ultime question « mais bon sang, c’est qui le tueur ?! ». Enfin, Supermassive Games nous offre une réalisation magistrale et très professionnelle pour enrober le tout. Bref, on a devant nous l’un des meilleurs jeux de l’année sur PS4, il serait vraiment dommage de passer à côté.
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