Si je vous dis Xenoblade, il est fort probable que ce nom vous dise vaguement quelque chose. Si cette série de JRPG ne vous dit presque rien c’est un peu normal : bien moins connu que la série des Final Fantasy ou encore des Dragon Quest, cette série à le mérite de proposer à chaque fois de très bon (et très long) RPG ! C’est donc assez naturellement que la Nintendo Switch accueille son propre épisode de Xenoblade (après la version Wii U qui n’était pas une suite de l’épisode New 3DS qui lui-même était un portage de la version Wii !) Verdict
Ah les JRPG, généralement ces jeux sont dotés d’un humour typiquement japonais, de personnages aux atouts assez … imposants, de cris d’amours en tout genre ou encore de tenues assez courtes et pourtant ils sont également dotés d’une très grosse intrigue et d’une durée de vie à faire passer un Call of Duty pour un épisode de série mobile sur Canal ! Ce Xenoblade Chronicle 2 sur Switch est le deuxième gros RPG de la console estampillé Nintendo après l’excellentissime The Legend of Zelda: Breath to the wild ! Cette histoire nous met dans la peau de Rex, un récupérateur dans un univers où les personnes habitent sur des « planètes » appelées Titans qui ne sont ni plus ni moins que des créatures géantes. Dans ce monde, les humains peuvent, s’ils en sont capables, être accompagnés de « lames », genre de créatures liés à son porteur pour pouvoir se battre plus facilement. Vous pensez bien que l’histoire de Rex va prendre un tournant assez inattendu, en effet, ce dernier va faire la rencontre de Pyra, une lame pas comme les autres qui va l’accompagner pendant son aventure ! L’histoire de Xenoblade Chronicle 2 est très bien ficelée et elle est amenée tout en douceur avec énormément d’explications, un très bon point pour ce jeu !
Un des aspects les plus complexes à manier dans ce jeu, c’est son système de combat : assez déroutant au premier abord, ce système est en faite très bien pensé. Il s’agit d’un mode en temps réel où pour pouvoir attaquer, il faut que votre personnage soit immobile, cependant, vous pouvez vous déplacer librement autour de votre ennemi mais tant que vous serez en mouvement, aucune auto attaque ne sera effectuée. A partir du moment où vous serez à l’arrêt, vous commencerez automatiquement à attaquer. Viens ensuite la partie des Arts de combat : à force d’auto attaques, les jauges de vos 3 arts de combat (symbolisés par les bouton B / X / Y) se rempliront et vous pourrez lancer diverses attaques plus puissantes que celles de bases mais, en plus de cela, elles infligeront à l’ennemi des allitérations d’état pour certaines, il y en a 4 en tout : déséquilibré, chute, projection ou encore commotion et pour les infliger, il faudra le faire dans l’ordre ! Un ennemi doit d’abord subir une attaque infligeant « déséquilibre » avant de pouvoir le faire chuter (également via un art). Une fois au sol vous pourrez le projeter pour enfin lui infliger une commotion. Vous avez 3 arts mais il y a 4 allitérations ?
Vos coéquipiers pourront eux aussi participer à ce festival ! En sachant que votre équipe est composée de 3 personnes mais que chaque personne peux disposer de 3 lames chacune (1 en combat et 2 en stock que vous pouvez alterner justement en pleine bataille) les possibilités de combo sont assez importantes. Si seulement les combats se limitaient à ça, au fur et à mesure que vous lancerez des arts, une jauge d’un quatrième encore plus dévastateur se remplira (accessible via A) : les arts de lames et c’est là que l’histoire devient encore plus intéressante (et surtout complexe) : chaque lame est associée à un élément (lumière / feu/vent etc.) et lancera un art de son élément, les arts de lames peuvent avoir jusque 4 niveaux (de plus en plus puissant) et le fait de lancer un art mettra en place un système d’arbre pour faire des combo de lames. Je ne m’étendrais pas plus sur le sujet car énormément long, surtout complexe et qui s’apprend plus facilement en jeu que via une description dans un test. Sachez également qu’en combat, vous pourrez déclencher des sceaux à la fin des combos de lame, mais que vous pourrez également déclencher une combo de pilote ou chaque pilote attaquera chacun son tour avec la possibilité de faire encore plus d’attaque si vous détruisez les sceaux pendant cette fameuse combo. Oui cela fait énormément d’informations pour la phase de combat mais c’est vraiment une partie essentielle de Xenoblade Chronicles 2 ! Une fois cette partie maitrisée, vous pourrez profiter à 100% des combats qui sont, pour certains, assez simples mais pour d’autres, il m’est arrivé de tomber sur une zone avec des monstres de plus de 20 niveaux au-dessus du mien, dans ce cas le one-shoot assuré !
Passons maintenant à l’autre élément essentiel de ce RPG : les cristaux-cœur. Après chaque combat les ennemis laisseront tomber des pièces d’or, des objets d’artisanats ou encore un fameux cristal-cœur ! Comme je l’ai expliqué un peu plus haut dans ce test, notre récupérateur et ses amis seront accompagnés de lames et ces lames, justement, se « réveillent » au moyen de ces cristaux. Plusieurs types de cristaux sont disponibles, mais les principaux sont les communs et les rares qui permettront, lors de l’éveil, d’avoir plus de chance de lames uniques. Il faut savoir que ces lames ne servent pas forcement qu’en combat : en effet vers le chapitre 3-4 du jeu, les objectifs des missionnaires seront accessibles et ils vous permettront d’acquérir de l’expérience en envoyant vos lames inutilisées en missions plus ou moins longues (entre 20 minutes et plusieurs heures de jeu). Effectuer ces missions débloquera aussi certaines compétences pour certaines lames, c’est une bonne raison de ne pas laisser de côté ces missions tout en sachant que certaines dites « principales » demanderont d’effectuer des objectifs de missionnaires également. Beaucoup d’autres éléments sont présents dans le jeu comme la cuisine, les sacoches (qui apportent des buffs en combat), les aptitudes des lames (qui leur permettent d’effectuer des actions inhabituelles), le job de récupérateur et j’en passe… ! Le jeu est vraiment riche et ultra complet en contenu. Si vous vous posez la question, oui, il est possible de faire Xenoblade Chronicles 2 en ligne droite, mais si vous avez envie de faire d’autres activités à coté c’est tout à fait possible ! La durée de vie est juste énorme (45 heures de jeu jusqu’au chapitre 4 pour certains).
Venons à ce qui fache avec Xenoblade Chronicles 2, car ce jeu n’a pas QUE des qualités et son principal défaut vient incontestablement de ses graphismes. Si des titres comme The Legend of Zelda: BTTW ou un Super Mario Odyssey nous ont ébahi et éclaté la rétine par leur qualité et patte graphique, ce Xenoblade peut nous faire l’effet inverse. En mode « portable » de la Nintendo Swtich, il n’est pas rare d’avoir une légère bouillie de pixels si l’action comporte beaucoup de personnages à l’écran, sans parler de chutes de framerates pendant certains combats. Je pense même que le jeu aurait pu sortir sur la Wii U sans broncher… cependant, ce « défaut » est assez vite oublié tant le titre est prenant (un peu comme Xenoblade Chronicles avec les capacités « limitées » de la Wii face aux PS360 à sa sortie). En mode dock par contre, le jeu semble un peu plus fluide même si j’ai rencontré de grosses lenteurs lors des chargements de textures surtout après un voyage rapide (le tout s’est soldé par une erreur Switch avec redémarrage de la console ! une première pour moi !).
Passons à présent à une autre partie technique du jeu, le doublage. Pour ma part, je suis assez allergique au doublage U.S. dans les RPG Jap, ce Xenoblade Chronicles 2 ne m’a pas réconcilié avec tout cela ! Ce qui me rebute énormément avec les doublages, c’est que (forcement) la synchro labiale n’est plus présente et j’ai, du coup, à chaque fois l’impression que les personnages parlent dans le vide durant les cinématiques. C’est donc tout naturellement que je suis parti sur la V.O. (disponible sur l’eShop gratuitement –pour le moment ?–) et elle est bien foutue. Que ce soit entre, pendant les combats ou même dans les cinématiques, aucun problème de décalage tout est OK ! La bande-son d’un jeu est toujours importante et celle-ci est, comme souvent dans un RPG, calme quand il le faut et sait se rythmer dans les combats les plus ardus ! J’ai juste un petit reproche à faire dans les contrôles à la manette : pourquoi avoir mis le bouton de voyage rapide sur X alors que dans la quasi majorité des RPG ce même bouton sert à ouvrir le menu ? Je ne compte même plus le nombre de fois où j’ai appuyé dessus sans avoir l’intention de voyager ! Une plaie.
La Switch ne va pas tarder à souffler sa première bougie, dans moins de trois mois maintenant, et on peut le dire, il y a de plus en plus de très bons jeux dessus. Ce Xenoblade Chronicles 2 en fait partie sans aucun doute. Alors oui, il se vendra moins qu’un Super Mario Odyssey par exemple, oui il est compliqué au 1er abord, oui les combats font peur, OUI il est assez moche par moment.. mais emmener partout un RPG de cette trempe, c’est un OUI et si vous êtes amateurs de RPG vous vous devez de foncer !
Jeu testé sur Switch à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.
