PlayStation 4

Test : Yakuza 6: The Song of Life

Commencer un jeu Yakuza, c’est plonger dans un style incomparable qui a su évoluer au pays du soleil levant depuis l’époque du premier Shenmue. Débuté en 2005 sur PlayStation 2, la série suit le parcours de Kazuma Kiryū, un ancien yakuza sorti de prison et qui enquête sur la disparition d’une amie dans le quartier de Kamurochō. Le sixième épisode venant de sortir en Europe avec les sous-titres anglais (car les japonais l’ont depuis le 8 décembre 2016…), vous comprendrez qu’il s’en est passé des choses en cinq opus. Heureusement le jeu vous propose un récapitulatif des épisodes précédents pour vous remettre à niveau. Enfilez votre plus beau costume, nous allons plonger dans le milieu de la pègre Tokyoïte pour savoir ce que ce Yakuza 6: The Song Of Life a dans le ventre.

Pour ce qui ont suivi la série, Haruka la fille adoptive de Kiryū, avait espéré se retirer de sa vie d’idole et retourner à l’orphelinat dont Kiryū est propriétaire. Après sa révélation sur le passé de ce dernier qu’elle considère comme son père, la presse s’empare de l’affaire et Haruka fuit l’orphelinat. Alors que Kiryū sort de prison, il découvre la vérité, et décide de partir à sa recherche. Nous nous arrêterons là pour éviter tout spoil et vous gacher le plaisir. Sachez seulement que le titre se passera également durant un segment dans une petite ville près d’Hiroshima. En effet, vous partirez sur les traces d’Haruka, rencontrerez certaines personnes liées de près ou de loin à votre enquête. Ainsi, comment ne pas sauter devant sa télé quand on voit apparaître la doublure virtuelle de Takeshi « Fucking » Kitano. Ce dernier prête ses traits et sa voix au personnage d’un yakuza local. Même si en tant que cinéphile on ne peut que saluer la performance, force est de constater que cette prestation restera mineur dans le jeu. L’aventure dans cette bourgade nippone sera amusante même si très répétitive de par la taille de ville.

Une fois le contexte mis en place (soit après presque 1 heure de « cutscene »), on commence à déambuler dans les rues de Kamurochō.  Même si la carte est petite en comparaison des autres jeux à monde ouvert, elle pullule de choses à faire. Vous serez souvent interpellé au détour d’une rue pour aider un badeau en détresse. D’ailleurs lors d’une quête secondaire, vous aurez accès à une application vous permettant de secourir des personnes en danger. En bref, vous aurez de quoi faire. Pour vous donner un exemple, mon début de partie a consisté à dépenser le peu d’argent que j’avais en poche dans un bar d’escorte girls, à boire du whisky dans un bar et balancer des panneaux publicitaires sur des agresseurs en sortant d’une salle d’arcade… car c’est ça avant tout l’esprit Yakuza!

Niveau Gameplay, on revient à quelque chose de simple mais efficace. Oubliez le système de combats avec différents styles de l’épisode 0.  Une jauge se remplie au cours des combats (en fonction du niveau de « Heat », allant jusqu’à 3), ce qui vous permettra à un certain moment de déclencher des attaques spéciales contextuelles en fonction de l’environnement (grand coup de vélo dans la courge, le fameux  «viens voir le mur de plus près » ou encore l’indémodable « massage des parties intimes contre un poteau ». Ces «Heat Actions» seront la clé pour vaincre les adversaires les plus coriaces. Car en dehors du menu fretin, vous devrez affronter des boss qui s’avéreront beaucoup plus costauds. Heureusement, en difficulté normal, le jeu est tout à fait accessible si vous avez amélioré les bonnes compétences (voir trop facile même). On appréciera ce changement par rapport aux précédents opus. Néanmoins, à la manière de n’importe quel « Muso », cela devient vite répétitif, mais on prend toujours plaisir à chercher des groupes de voyous dans la rue pour les corriger. Comme chaque activité du jeu, les combats vous permettront d’obtenir de l’expérience. Réparties en plusieurs catégories (force, agilité, esprit etc.), ces dernières dépendront de l’activité effectuée. Même le fait de manger se voit récompenser dans le jeu. Ainsi, cela peut devenir un moyen ultra efficace d’exploser les compteurs. En effet, au-delà du fait de pouvoir améliorer vos stats, l’expérience peut aussi servir à améliorer vos compétences en combat, vos  « Heat Actions » et vos autres compétences. Ainsi, le fait d’obtenir plus d’expérience en mangeant, de pouvoir manger plus et plus souvent peut se débloquer. Si vous optez pour ces capactités, cela va compliquer votre début de partie au niveau des combats, mais vous roulerez sur tous les ennemis par le suite. A vous les joies du « theory crafting ».

Tout le menu du jeu est accessible dans l’aventure via le menu de votre smartphone. C’est ici que vous pourrez consulter vos quêtes, messages envoyés par des personnages croisés ici et là… bref on se croirait dans un Grand Theft Auto, mais en moins développé. Ainsi, comme dans ce dernier, le monde ouvert est souvent synonyme de mini jeu et quêtes annexes. Comme d’habitude, on retrouvera la salle d’arcade Sega (Segaception) mais aussi des escortes à draguer, du jeu de fléchettes, du Baseball, du mah-jong, du  live chat en prise de vue réel (assez déroutant), bref il y en a pour tous les goûts. A signaler que Sega a mit les petits plats dans les grands car il est également possible de jouer en versus à deux jeux:  Puyo Puyo ainsi que Virtua Fighter 5: the final showdow depuis le menu principal… merci Sega, trois jeux en un, vous nous avez gâté.

Pour briser la monotonie, Yakuza 6: The song of life propose également des ajouts bien senti comme un système de clan. En progressant dans l’aventure, vous débloquerez la possibilité de créer votre clan pour combattre une sorte de gang nommé « Justice ».  On s’éloigne ici du principe du Muso pour se rapprocher d’un gameplay « tactic ». En effet, vous devrez au cours de votre aventure recruter de nouveaux « soldats » et enrichir votre groupe. Cela se fait au cours des missions de clan, la caméra est en vu de dessus, pour afficher les soldats à abattre afin d’atteindre le boss ennemi. Pour se faire vous devrez, à la manière d’un Clash of clan, choisir le bon timing, le type d’unité et l’endroit où vous invoquerez vos soldats. Vos généraux auront des capacités spéciales à activer, à réserver dans le cas d’un surnombre. Après chaque combat, vos généraux obtiendront de l’expérience et vous progresserez ainsi dans ces quêtes. Autre style de gameplay présent dans Yakuza 6, la gestion d’une équipe de Baseball. Cette dernière sera sous vos ordres après une mission du scénario. A vous les joies d’être entraîneur d’une petite équipe locale et de recruter de nouveaux joueurs. Même si ils restent très répétitifs, ces jeux ont le mérite de casser une certaine monotonie dans la boucle de gameplay. Toutefois, ne comptez pas passer des dizaines d’heures sur ces activité, car l’intérêt reste assez limité au final.

Coté performance, ce sixième opus est sans aucun doute le plus beau de la franchise. Là où le moteur du jeu accusait le coup sur l’épisode précédent (yakuza 0), nous sommes ici agréablement surpris. De plus, les temps de chargement, même si parfois long entre deux cutscenes, reste peu nombreux.  Le jeu parait toutefois un peu archaïque sur certaines mécaniques, mais on si on arrive à faire abstraction de son monde ouvert minuscule et de ses défauts, on plonge littéralement dans cette aventure (surtout pour les fans de ce genre d’ambiance et/ou de lieux). Encore à l’heure de la rédaction de ce test, je reste amusé de la dissonance ludo narrative. Si le ton de la quête principal reste assez grave, cela ne nous empêche pas de tailler le bout de gras avec des hôtesses ou de faire le mariole dans un costume pour une petite entreprise… avant de taper sur des quidams. Car c’est avant tout cela Yakuza, un contexte sérieux, mais des situations absurdes ou notre pauvre Kazuma Kiryū ne sait plus où donner de la tête, des scènes de baston à répétition précédées de dialogues qui n’en finissent pas. Soyez prévenu, car vous aller en bouffer du texte (un jeu japonais classique en somme).

Bon

Yakuza 6: The song of life c’est avant tout un hommage, un condensé de tout ce que la saga a su faire de mieux. Nettement plus facile à prendre en main que l’épisode 0, l'aventure est bien plus lisible. Les cinéphiles en auront pour leur argent tant la réalisation fait penser aux meilleurs films nippons de genre. Avec son scénario intimiste, ses séquences de jeu complètement wtf et ses activités annexes nombreuses, ce yakuza 6 s’avère être un bon cru qui ne dévoilera sa pleine dimension seulement aux joueurs capablent d'accrocher au concept... et parlant anglais (hélas toujours pas de traduction fr). Seul véritable ombre au tableau la répétitivité qui se fait sentir après une quinzaine d'heures et les longueurs au niveau de certains dialogues.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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