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[TEST]Beat the Beat : Rhythm Paradise

Genre en totale désuétude, acculé par des licences usant et abusant d’une routine plus qu’ennuyeuse, sur l’hôtel du profit et au détriment de l’intérêt, de l’innovation et de la prise de risque, le jeu musical, au déclin avéré depuis quelques années, peine à refaire surface à cause d’une industrie de plus en plus focalisée sur les dividendes générés, que sur l’attente des joueurs, désirant ardemment un renouvellement rafraichissant sur ce type de jeux. Malgré un tel constat décriant une perdition absolue de l’exercice de style par l’industrie (qui m’horrifie de jour en jour), demeure une alternative réjouissante, en la présence d’une série sortie de nulle part, j’ai nommé : Rhythm Tenkogu ou plus connu sous le nom de Rhythm Paradise aux États-Unis et Rhythm Heaven du coté de chez nous.

Issu de l’imagination dérangée, mais pourtant créative du studio R&D1, interne à Nintendo, et déjà responsable du très bon et délirant Warioware inc., dont les concepteurs reprendront l’interface et certains principes similaires, le tout sous un design atypique, illustré par le grand gamin qu’est Kokosac (Takeuchi Kō), dont le Chara Design est reconnaissable entre tous avec un style simple et enfantin. Rhythm Tengoku est un jeu musical « rythmique » n’utilisant aucun instrument, ni pas de danse. Ces actions, employées sur la plupart des titres plus conventionnels, produisaient dans la majorité des cas, d’imposer une ligne directrice aux joueurs, obligés de suivre un bête pattern à reproduire pour parvenir à leurs fins. Non, dès le départ et cela sur Gameboy Advance lors de sa sortie en 2006, le jeu utilise à bon escient un sens que nous possédions tous à des niveaux plus ou moins développés. Cette fameuse faculté est celle du rythme accolé à celui des réactions conditionnées aux sons et plus particulièrement à la musique. Un concept innovant et jusque-là inexploité puisque qu’il est question, cette fois-ci, de tester et de perfectionner le ressenti du corps et de l’esprit à la mélodie. Une profondeur de jeux triviale propice au perfectionnement de sa propre perception musical, sous un aspect simple et intuitif des commandes, puisqu’il est seulement question, dans la globalité des épreuves, d’appuyer sur un, voir deux boutons en réagissant à l’instant précis et de manière logique.

Toutefois, ne pensez pas que cette simplicité dans les commandes puisse générer une facilité générale qui semblerait concorder (loin de là, pour preuve cela m’en a couté une Wiimote !). Il n’en est point ! Le jeu, tout en se basant sur votre réactivité, s’adapte en façon de l’aisance que vous accorderez aux premiers tests, déterminant dans l’ensemble votre sensibilité au phrasé euphonique. C’est ainsi que certaines personnes affronteront des épreuves bien plus difficiles que d’autres (situation à laquelle je me suis confronté à la suite de mes résultats plus que correctes en début de partie), occasionnant une difficulté ajustée à un cran supérieur dans certaines situations, afin d’approfondir leurs perceptibilités.

Après un opus sorti en 2008 sur DS, uniquement pour le marché US et européen, voici que Nintendo réitère l’expérience sur sa Wii et apporte, pour la première fois dans l’histoire de cette saga, le titre dans nos salons. Reprenant les bases saines et éprouvées de ses ainés ainsi que son déroulé composés de plusieurs étapes consistant à un enchainement de 4 épreuves plus un mix, pouvant s’apparenter à un medley regroupant les 4 minis-jeux réussis auparavant avec une difficulté un ton en dessus, le jeu reprend une lecture connue et traditionnelle du jeu vidéo. En somme, une série de stages visant à faire progresser les aptitudes du joueur, avant de le faire affronter le boss final en mettant à rude épreuve les connaissances acquises jusqu’ici.

Vous l’aurez compris le gameplay basé sur la musique est l’essence même du jeu, indiquant de manière simple la voie à suivre au commencement de chaque stage ainsi que les erreurs effectuées lors de l’épreuve en cours, par la présence de mimiques graphiques expressives ou de sons indicatifs. À l’image de ses thèmes scripturaux rondouillards et dépouillés, le jeu l’est tout autant dans sa pratique, dans le but d’apprécier son périple acoustique le plus agréablement possible, sans aucune frustration. Certaines mauvaises langues regretteront le manque de dynamisme des scènes accompagnant le joueur, dans la grosse majorité de ses manœuvres, mais il faut bien comprendre que Beat the Beat se veut accessible et compréhensible par celui qui s’y immisce. Bref, un parti pris assumé de la logique unifié du visuel au son, sans toutefois tomber dans l’épuration absolue. À souligner également, l’humour omniprésent donnant une dimension festive au titre.

D’une difficulté progressive, le mode solo saura vous tenir en haleine pendant plus ou moins 20 heures de jeux, suivant votre difficulté adaptée. Ajoutez à cela, la possibilité de débloquer des bonus sous forme de jeux supplémentaires, ne rentrant pas dans le cadre de l’aventure, grâce à l’obtention de médailles obtenues par votre habilité à réaliser une partie quasi parfaite dans un stage quelconque. Intégrant également un mode deux joueurs ouvrant une voie compétitive inédite sur une œuvre de ce type, vous obtenez-la un jeu à la durée de vie assez longue pour un Rythm Game. De plus, Beat the Beat : Rythm Paradise se trouve à un prix très modeste dans nos commerces spécialisés (35€), avec la possibilité de pouvoir disposer de sa version DS pour 1€ en plus, seulement. De quoi s’occuper et s’amuser quelque temps pour pas cher…

Suivant la route tracée par une ligne directrice non conformiste du genre depuis son apparition sur les consoles portables de Nintendo, Rythm Heaven se bonifie avec le temps et offre une version de salon tout aussi appréciable que celles de poches. Accessible à un large public, sans en être toutefois aisée, le « paradis du rythme » reste un titre totalement à part dans le microcosme du jeu musical comme le peut être les productions NanaOn-Sha telles que Parappa the Rapper ou Mojib-Ribbon. À mettre entre toutes les mains !

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