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[TEST]Deus Ex: Human Revolution

7 ans !!! Cela faisait 7 ans que les fans de la franchise attendaient un nouvel opus. Autant dire que le bébé d’Eidos Montréal était attendu avec impatience, certains diront: « avec crainte », tellement le fait de faire un pré-quel à Deus Ex premier du nom était périlleux. Votre équipe préférée a passé au crible ce Deus Ex: Human Révolution et voici donc ce qu’il faut savoir.

BECOME ON OF US
Pour les retardataires qui n’auraient pas suivis notre dossier sur la saga Deus Ex, sachez que le jeu se déroule en 2027, soit 25 ans avant le premier épisode de la série. Vous y incarnez Adam Jensen responsable de la sécurité pour Sarif Industries, une des plus grandes entreprises d’augmentations cybernétiques du monde (et oui rien que ça). Tout commence lorsque vos locaux subissent une attaque de plein fouet par un commando spécialisé et suréquipé. Étant donné que votre personnage n’est pas amélioré au début du jeu, vous connaîtrez des débuts plus que difficiles : le commando n’a pas laissé âme qui vive dans les laboratoires, y compris l’ex copine de votre personnage. Le seul salut de Jensen réside dans ses implants cybernétiques qui lui ont permis d’échapper à une mort certaine. C’est ici que commence véritablement votre aventure. 6 mois après cette «mauvaise rencontre», vous êtes de retour (pas super content bizarrement), bien décidé à savoir ce qui s’est passé et qui est derrière tout ça.

Pour ce faire, vous commencerez par « enquêter » au cours de vos missions dans la ville de Detroit. L’immersion est instantanée grâce à une ambiance bien retranscrite dans les ruelles de cette ville. Mais pas le temps de déambuler puisque votre première mission vous est commanditée par votre patron. Vous devez infiltrer un des entrepôts de l’entreprise où se déroule une prise d’otage orchestrée par une organisation anti-augmentation. Et c’est bien là que réside un des principaux atouts du jeu : l’univers. L’histoire est prenante et s’articule autour d’un « background » très riche.

Afin de mettre en valeur tout cela, les petits gars d’Eidos (et en particulier Jonathan Jacques-Belletête, le directeur artistique) ont fait un super boulot. Trop rares sont les jeux qui façonnent réellement leur propre univers graphique, et pourtant c’est bien le cas ici. Le mélange entre l’architecture de la renaissance et futuriste rend incroyablement bien. On peut néanmoins regretter que cela ne soit pas assez mis en valeur du fait des graphismes du jeu, un peu en dessous des attentes des joueurs (surtout sur console).

On retrouve d’ailleurs ce détail de la direction artistique dans le soin apporté au character design et au mecha design (prototypes d’armes). En effet, les protagonistes que vous rencontrerez au cour de votre aventure ont tous un physique remarquable et une manière d’engager le dialogue qui leur sont propre. Et en ce qui concerne les armes, que dire à part que vous avez vraiment l’embarrât du choix avec pas moins d’une dizaine d’armes (et encore je ne compte pas les grenades et autres mines) soit autant de manières d’aborder un combat. De plus, vous aurez la possibilité d’améliorer vos armes via des kits trouvés en explorant les niveaux, ou ancore en allant se ravitailler dans le repère du trafiquant (et ça c’est cool). On regrettera juste de ne pas pouvoir faire le plein plus souvent.

DES ASCENSEURS, TOUJOURS DES ASCENSEURS !!!
Avant d’aborder le cœur de ce test, c’est à dire le gameplay, petit passage sur un des défauts du jeu : les temps de chargements. Mine de rien il y en a pas mal et à force ca devient un peu fatiguant. La ville d’Hengsha par exemple est découpée en plusieurs quartiers et à chaque fois qu’on en change ou que l’on rentre dans un bâtiment, on en prend pour 20 secondes. D’ailleurs à ce propos, je trouve qu’il y a une rectification à faire, ce n’est pas 3 mais 2 villes que vous pourrez explorer, puisque la « ville » de Montréal se résume à un niveau fermé … (vous avez dit frustrant ?). A cela se rajoute un level design qui tente de masquer les temps de chargements avec la sempiternelle astuce de l’ascenseur. Certes c’est une bonne astuce de développeur, mais le problème c’est qu’il y en a trop.

Mais l’essentiel n’est pas là, car ce qui résume le mieux l’essence de Deus Ex c’est bien les possibilités qui sont offertes aux joueurs au niveau du gameplay. Après avoir bien retourné le jeu, je peux vous dire que cet opus ne m’a pas déçu à ce niveau la. On sent que les développeurs ont passés du temps pour permettre aux joueurs d’aborder le jeu de différentes manières et que le niveau de difficulté reste équilibré entre chacune d’entres elles. Un des signes forts de cette volonté est représenté par la possibilité de choisir votre arme au début et par extension votre manière de jouer (même chose que dans le premier). Voici donc ce qu’il faut savoir sur ces différents gameplay :

JOUE LA COMME SOLID
Sûrement le plus jouissif à jouer, quand on arrive à traverser un niveau complet sans se faire repérer par les gardes. Les développeurs ont pris le parti d’imposer une vue à la 3e personne dès que vous vous mettez à couvert. Force est de constater que ce système est très efficace. Repérer les endroits clés, passer par les conduits d’aérations ou les égouts et neutraliser vos victimes dans le feutré seront autant d’éléments décisifs si vous voulez vous rester discret. Je ne vous cache pas que les améliorations de camouflage et smart vision (pour voir à travers les murs) aident énormément pour cette manière de jouer. D’ailleurs si vous êtes courageux vous pourrez tenter de finir le jeu sans déclencher une seule alarme et sans tuer de gardes (tout ça pour 2 succès … ). Néanmoins jouer les Solid Snake n’est pas à la porté de tous et il vous arrivera donc de vous faire repérer. A ce moment vous avez un choix à faire, se planquer en attendant la fin de l’alerte ou sortir son gun et se prendre pour Rambo. Et c’est souvent quand on choisi la première option qu’on s’aperçoit des errements de L’IA. Rien de catastrophique, mais par exemple les gardes n’iront pas vous débusquer dans un conduit d’aération (on peux donc les shooter un par un depuis le conduit) ou alors, ils foncent tous à l’endroit où vous avez été repéré (pas de réelle stratégie de leur part). Par contre si vous avez le malheur de vous faire repérer ils ne vous rateront pas et même si l’intention est bonne cela fait un peu trop « mécanique ».

Heureusement pour vous j’ai aussi testé la 2eme solution.

CA VA ENVOYER DU LOURD !!!
« Alors qu’est ce que je vais utiliser, mitraillette, pistolet … non un bon vieux fusils à pompe modifié des familles !!! ». Car oui c’est aussi ca Deus Ex, de l’action décomplexée où pour survivre face à un robot géant il faut parfois savoir sortir le lance-roquettes. La visée en FPS donne plutôt de bonnes sensations ce qui rend les combats assez frénétiques. Si vous vous sentez plus à l’aise avec ce style de jeu vous aurez la possibilité d’améliorer des caractéristiques comme le recul de l’arme, la visée ou encore la prévention des dégâts. Cela s’avère plutôt utile (parfois indispensable) quand on sait que Jensen encaisse assez mal les rafales de plombs dans son petit corps bionique. On comprend mieux pourquoi Eidos a choisi d’imposer aux joueurs un système de régénération de la santé (c’est pas du luxe croyez moi).

P¦r@T€
Mais Deus Ex Human Revolution ne se limite pas à un choix basique entre infiltration et action. Vous aurez aussi la possibilité de la jouer pirate informatique afin de désactiver les alarmes et de retourner les armes de vos ennemis contre eux. Personnellement c’est l’aspect que j’ai le plus développé sur ma première partie. On éprouve un vrai plaisir de jeu à réussir à s’infiltrer dans le centre de sécurité et de voir les gardes pris par surprise par leurs propres tourelles. Ce style de jeu vous permettra aussi d’accéder à certaines informations via les terminaux que vous aurez préalablement piratés. D’ailleurs les phases de hacking sont vraiment bien faites et exigeront dextérité et rapidité. Petit détail : On regrettera juste un manque d’intérêt à pirater un grand nombre d’ordinateurs. En effet les informations récoltées ne sont généralement pas liées aux quêtes et nous n’apprenons pas grand chose (ça manque d’informations de premier ordre ou de pépites marrantes qui inciteraient le joueurs à hacker un grand nombre de terminaux).

Vous aurez aussi la possibilité de parler avec l’ensemble des PNJ que vous rencontrerez, même si 95% d’entres eux vous raconteront des banalités (et c’est bien dommage car j’attendais un peu plus de ce coté là). Néanmoins vous devrez de temps en temps la jouer fine au cour de dialogues avec des protagonistes. Assez sympa à jouer, ces phases restent trop simples et trop scriptées. Vous aurez vite fait de comprendre leur fonctionnement et ce n’est pas l’augmentation d’amplification sociale qui changera quelque chose.

ET LE COTE RPG DANS TOUT CA ?
Oui parce que c’est pas tout de parler infiltration, action, piratage … mais qu’en est il de cet aspect pour le « RPG incontournable de cette fin d’année » (titré par le magazine Rôle playing game) ? Tout d’abord passons en revu le système d’augmentations. En fonction de vos actions vous gagnerez des points d’XP. Par exemple, si vous explorez les niveaux de A à Z, que vous vous servez d’armes non létales ou que vous piratez des machines, votre barre d’XP augmentera plus rapidement. Une fois pleine, vous disposerez d’un point de dynamisation. Vous pouvez aussi en trouver bien caché dans les niveaux ou en acheter directement dans une clinique. Il ne vous reste plus qu’a utiliser ces derniers avec parcimonie (enfin surtout au début). Vous avez le choix entre différentes parties du corps qui regroupent certaines améliorations (la peau pour l’invisibilité, la tête pour le piratage…). Le système est bien pensé, mais on peut regretter que certaines capacités ne servent que trop peu de fois pour être vraiment utiles. Par contre j’ai trouvé le système bien reglé dans le sens où je ne n’ai pas pu déverrouiller toutes les augmentations (37 sur 64 disponibles).

Dès le début on retrouve des éléments de jeu qui ravivent la mémoire des fans du premier Deus Ex (le système d’inventaire par exemple). Mais soyons clair, Deus Ex: Human Revolution a laissé en cour de route quelques principes qui faisaient de Deus Ex un véritable RPG : la localisation des dégâts par exemple. En effet, le fait de se retrouver en train de ramper car on avait sauté d’une plateforme trop haute et qu’on s’était donc cassé les jambes faisait parti des caractéristiques du premier. De plus, même si Adam Jensen est vraiment stylé, je ne peux m’empêcher de penser que cela aurait été sympa de personnaliser son joueur. Sur ces points, Deus Ex à encore des progrès à faire pour améliorer son coté RPG occidentaux en comparaison des autres cadors de la catégorie que son Mass Effect ou Fallout.

Avec sa trentaine d’heures de jeu si on prend son temps pour explorer et découvrir l’univers, Deus Ex: Human Revolution offre une expérience de jeu plus que satisfaisante à ce niveau là (surtout lorsqu’on compare aux normes actuelles). Après vous avez toujours la possibilité de faire le jeu en 20 heures si vous tracez, mais cela ne représente pas un grand intérêt. Car oui Deus Ex est un jeu qui prend le temps de s’apprécier. Au coin d’une ruelle vous pourrez découvrir une quête secondaire qui vous permettra de régler son compte à un assassin ou à un gérant de maison close, par exemple. Dans l’ensemble bien pensé, il n’empêche qu’on n’aurait pas craché sur quelques quêtes secondaires supplémentaires (environ une dizaine dans le jeu).

JE FACONNE MON PROPRE DESTIN !!!! COMMENT CA NON ?
Mais plus que le nombre de missions secondaires ce qui est important dans ce type de jeu c’est la liberté et la encore Deus Ex: Human Revolution alterne le bon et le moins bon. Tout d’abord je ne comprends pas pourquoi les développeurs ont tenu à mettre des boss. En effet, dans un jeu comme ça, je trouve qu’ils n’ont pas leur place. D’autant plus que vous pourrez rapidement vous retrouver en difficulté si vous n’avez pas les bonnes augmentations (conseil : pensez à garder 2 points de dynamisations de coté).

Maintenant quand on parle de liberté dans ce jeu il faut savoir que quoi que vous fassiez, les seules répercutions de vos choix seront d’accéder ou non à des missions secondaires. Exemple : si vous ne laissez pas la vie à certains personnages, vous ne pourrez pas accéder à leurs missions ultérieurement. Cela manque cruellement de choix cornéliens où vous devriez faire attention à ne pas vous mettre une faction à dos (Deus Ex: Invisible War permettait cela), et c’est là que réside à mes yeux le principal défaut du jeu. Vos actes n’auront aucune incidence sur la finalité du jeu. Ne vous attendez donc pas à avoir une fin particulière car vous aurez joué d’une certaine manière. Sans faire de « spoiler », je dirai juste que les fins m’ont pas mal déçu. Quand Eidos nous parle d’une liberté de jeu et de 4 fins différentes, je trouve personnellement qu’on est très loin du compte et cela plombe en parti l’avis qu’on se faisait du jeu. C’est d’autant plus dommage car on sent une véritable volonté de rendre hommage au premier Deus Ex (la fin du générique le montre bien).

Conclusion de Rorschach:
Malgré ses défauts (le non impact de vos actes sur le scénario en tête), ce Human Révolution reste un bon jeu. Vous avez le choix de jouer comme vous le voulez et c’est déjà pas mal aujourd’hui il faut le reconnaître. On aurait souhaité plus mais il faudra s’en contenter. Quoi qu’il en soit Eidos Montréal réussit à raviver une licence culte du jeu vidéo en lui rendant hommage. Voila vous savez presque tout sur ce qu’il y a à savoir sur ce titre. Avant d’y jouer ne vous attendez donc surtout pas à une révolution du jeu vidéo, juste à un jeu dynamique qui apporte son lot d’améliorations.

Conclusion de Pleymobil:
Joueur occasionnel des RPG j’ai été conquis par Deus Ex: Human Revolution car c’est un Action/RPG, Eidos Montréal a réussi là où les autres ont échoués, mélanger les genres et le fait avec brio. Avec des combats dynamiques, une histoire profonde qui pose des questions sur le futur et un univers immersif. Les développeurs donnent le contrôle total au joueur qui façonne le jeu à sa manière avec ses choix mais aussi ses erreurs pour que l’expérience Deus Ex: Human Revolution soit unique à chacun.
Malgré toutes ses qualités, le jeu a des défauts mais qui ne nuisent pas vraiment au jeu comme des cinématiques pas très fines quand on les compare aux magnifiques trailers et des « Boss Fights » très frustrant et pas vraiment intéressant.  
Plus de 10 ans après Deus Ex, Eidos Montreal donne naissance a une préquelle qui marquera les esprits à son tour.

Jeu disponible sur PC, Xbox 360 et PS3.

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