3DS

[TEST]Mario Tennis Open

Il aura fallu attendre sept ans, si l’on met de côté le très fainéant portage de Mario Power Tennis sur Wii, pour que Nintendo se décide à nous offrir un tout nouvel épisode à son jeu de tennis, née sur Virtual Boy il y a presque vingt ans déjà. Développé par les petits gars de Camelot (qui sont également à l’origine de la saga des Golden Sun), Mario Tennis Open se pose  sur Nintendo 3DS à quelques encablures du début de Roland Garros pour bien nous donner envie de sortir la raquette et d’aller taquiner de la petite balle jaune. De plus, après une version Game Cube de Mario Tennis en demi-teinte, cette nouvelle version aura la lourde tâche de redonner ses lettres de noblesse à une franchise qui aura marquée, de par sa qualité, une grosse frange de joueurs.

Un petit tour du propriétaire

Si l’on met de côté l’épisode Game Cube et son « portage » sur Nintendo Wii, la franchise Mario Tennis s’est toujours démarquée par sa grande qualité. Résolument portée sur l’arcade et mettant à disposition des joueurs tout l’univers du plombier moustachu, la franchise est systématiquement parvenue à offrir un audacieux compromis entre la technicité d’un côté et un jeu parfaitement abordable de l’autre. Et de ce côté-là, Mario Tennis Open répond parfaitement au cahier des charges puisque Camelot a tiré parti de toutes les caractéristiques de la Nintendo 3DS afin de rendre l’expérience de jeu  la plus optimale selon le type de joueur. Pour le reste, tous les codes des jeux Nintendo sont présents. En atteste la courte introduction du jeu qui nous donne un rapide aperçu des courts de tennis plein de couleurs et de fantaisie, le tout porté par une douce mélodie nous mettant parfaitement dans le ton. Après la création d’un profil et le choix d’un Mii pour la suite, le jeu nous propose un rapide didacticiel afin de se familiariser avec les commandes avant d’être lancé dans l’arène. On y découvre une interface simple, colorée et parfaitement lisible. La Nintendo Touch, encore et toujours. Mais si Nintendo est passé maitre dans l’art de l’enchainement d’écrans et dans la clarté de ses menus, c’est avant tout du côté du gameplay qu’on les attend. Et de ce côté-là, ils ont une fois de plus répondu présent.

J’suis plus chargé que Jeannie Longoooooooo !!!!

Lorsque l’on joue à Mario Tennis Open, il ne faut pas s’attendre à la finesse d’un Top Spin 4 ou à la fougue d’un Virtua Tennis. On est ici propulsé dans un jeu arcade où c’est le plaisir qui prévaut avant tout. La prise en main est instantanée et on prend ses marques avec grande rapidité dès les premiers échanges de balle. Le personnage se dirige sur le court à l’aide du stick analogique et l’on frappe  avec les boutons de façade. Chacun étant assigné à un type de coup en particulier : Lift, slice, direct, lob et amorti. En somme, toute la palette de bon tennisman qui se respecte. Et en parlant de tennisman, le jeu nous donne la possibilité de jouer avec de nombreux personnages estampillés Nintendo comme Luigi, Boo, Donkey Kong ou tout bonnement son Mii. Mais le choix de son personnage n’est pas que cosmétique puisqu’ils possèdent tous des aptitudes particulières qui influent sur le déroulement des matchs. Par exemple, Mario et Luigi sont des joueurs complets, Bowser et Donkey des joueurs puissants alors que Peach est une joueuse rapide et technique. Quant au Mii, s’il est totalement neutre au départ, selon les accessoires et tenues qu’on lui achète dans la boutique, il pourra tendre vers certaines spécificités à son tour.

La roue de la fortune

Mario Tennis Open abandonne les coups spéciaux uber abusés des derniers épisodes pour introduire les zones de chance, symbolisées par des cercles de couleurs qui apparaissent sur le court durant les échanges et qui marquent l’emplacement où va atterrir la balle. La couleur de ces zones étant d’une importance capitale puisqu’elles correspondent à un type de coup en particulier (jaune pour le lob, bleu pour le slice etc.). Le but du jeu étant de se positionner sur ces cercles et de sortir le bon coup pour accentuer sa puissance ou son effet. De quoi gagner l’avantage sur un seul coup ou déstabiliser l’adversaire qui peut se retrouver propulsé en arrière ou partir en vrille. Mais leur utilisation n’assure en aucun cas le point puisqu’il est très aisé de les contrer avec un minimum de concentration et en utilisant le coup qu’il faut. Surtout que l’adversaire voit lui aussi les zones de chance et qu’il peut parfaitement anticiper nos actions. De quoi donner une dimension stratégique aux matchs puisqu’il est ainsi possible de tromper l’adversaire en utilisant les zones de chances pour réaliser un tout autre coup que celui attendu. A la fourbe. De quoi se gargariser en ligne lorsqu’on réalise un amorti au ras du filet alors que le joueur adverse s’attendait à un lob puissant qui allait flirter avec la ligne du fond de court. Mario Tennis Open montre qu’il peut se révéler technique et profond, mais sans pour autant oublier les joueurs les plus occasionnels trop paresseux pour se souvenir des couleurs ou trop engourdis pour pouvoir réaliser un lob ou un amorti. Ainsi, il est possible d’utiliser le bouton X pour réaliser un coup automatique, mais qui sera toutefois moins puissant pour éviter tout déséquilibre. De plus, il est possible, en inclinant la 3DS à la verticale, de basculer la caméra derrière le personnage qui se déplace alors automatiquement et où  il est possible de porter les coups à l’aide de l’écran tactile et de même gérer l’effet en inclinant la console sur la gauche ou la droite. Et histoire de faire les choses vraiment bien, la 3D est automatiquement coupée pour éviter toute gêne. Mario Tennis Open parvient ainsi à combler tous les joueurs d’une même famille sans pour autant pénaliser le gameplay de fond, qui se révèle au final diablement efficace, grisant et particulièrement addictif. La classe, tout simplement.

Bleue la terre battue.

Comme dans la vie, tout n’est pas rose, Mario Tennis Open n’embarque pas de mode RPG comme nous avaient habitué les anciennes versions portables de la série. Un manque qui se fait cruellement sentir puisque le contenu du jeu se révèle être assez maigrichon au final. En plus d’un mode exhibition où l’on peut s’adonner à quelques petits matchs en simple ou en double, le mode Tournoi nous permet de prendre part à deux séries de quatre coupes avant de débloquer le mode de difficulté « Maitre » pour les amateurs de difficulté exacerbée. On peut également compter sur la présence de quatre mini-jeux pour faire le plein de pièces à claquer dans la boutique pour personaliser comme il se doit son petit Mii. On peut y trouver le défi des anneaux où l’on doit viser des anneaux pour faire le maximum de points, le défi « Echange galactique » où l’on doit reconstituer des étoiles sur un court avec des trappes qui s’ouvrent à chaque rebond de la balle, le défi « Halte aux plantes » où l’on doit retourner les balles crachées par les plantes carnivores et pour finir, le meilleur de tous, le défi « Super Mario Bros » qui nous donne la possibilité de faire défiler des niveaux de Super Mario Bros sur un mur en amassant le maximum de pièces et de bonus sans oublier de faire mordre la poussière aux goombas. Si les différents défis se révèlent assez sympathiques au demeurant,  on en fait le tour très rapidement et on passe finalement son temps à enchainer les tournois ou à profiter du mode multijoueur en local ou en ligne. S’il n’y a rien à redire sur le multi local ou sur la stabilité du code réseau du mode en ligne, le développeur a eu la mauvaise idée de rendre les parties bien trop courtes en ligne. S’il cela conviendra à de nombreux joueurs, ce ne sera pas le cas de ceux qui aiment les combats de longue haleine. A l’image de ce que peu nous offrir le tennis. Dommage. Pour finir, la réalisation du titre se montre plus ou moins égale à toutes les dernières productions de chez Nintendo sur 3DS. Rien de spectaculaire, mais du très propre, très lisse, plein de couleurs et fort agréable à l’œil. Malheureusement pour les amateurs de la 3D, elle est ici très accessoire avec des effets très timides qui n’apportent rien à l’expérience de jeu.  Comme toujours ?

C’est d’un joli revers croisé sur la ligne du fond de court que Mario Tennis Open déboule sur Nintendo 3DS. Doté d’une prise en main immédiate et d’un gameplay chiadé qui parvient à réaliser un grand écart parfait entre l’accessibilité et la technicité, le titre de Camelot parvient à nous faire oublier les errances de l’opus Game Cube pour notre plus grand plaisir. On y enchaine les matchs la banane aux lèvres et avec la rage au ventre. On regrette juste l’absence d’un mode RPG si cher aux fans de la saga et un mode multi en ligne pas assez étoffée.

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