Vous l’aurez sans doute remarqué, mais la mode est à la remasterisation de titres ayant marqués, ou non, l’histoire du jeu-vidéo. Ainsi, après la remise au goût du jour de séries telles que God of War, Splinter Cell, Halo ou encore Tomb Raider, c’est sans surprise de voir débarquer aujourd’hui en HD l’une des plus grandes sagas du jeu-vidéo, Metal Gear Solid. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, l’œuvre d’Hideo Kojima aura marqué une génération de joueurs. Reste maintenant à savoir si cette compilation en vaille la peine ou non.
Solid Snake
Développé par le petit studio BluePoint Game, qui est passé maître dans l’art de la remasterisation, Metal Gear Solid HD Collection nous permet de rejouer à Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty, Metal Gear Solid 3 : Snake Eater ainsi qu’à l’épisode PSP, Metal Gear Solid : Peace Walker. En clair, des heures et des heures de jeu avec des titres qui, à leur manière, ont marqué à tout jamais notre médium favori. Malheureusement, aussi bien pour le fan que pour le joueur puceau des aventures de Snake, cette compilation n’intègre pas l’épisode PS One : Metal Gear Solid. Certes, remettre au goût du jour un jeu PS One a de quoi être un tantinet compliqué et long, on n’aurait pas craché sur un portage bête et méchant du jeu à télécharger sur le Xbox Live ou le PSN. Surtout que le jeu est disponible sur PS3 dans la gamme des classiques PS One depuis belle lurette. Une absence vraiment dommageable lorsque l’on sait que MGS 2 prend tout son sens après avoir joué au premier MGS. Hérésie, folie, paresse ? That’s the question.
Raiden
Nous n’allons pas revenir sur les trois jeux en détails. En faire des tests complets serait long et fastidieux et le net fourmille d’avis sur la chose. En revanche, ce que l’on peut vous dire, vous affirmer même, c’est que vous pouvez disposer de trois titres d’exceptions sur une seule et même galette (Deux galettes pour la version Xbox 360). Une fois inséré dans la console, on nous présente les trois jeux sur une frise chronologique commencent avec MGS 3 et se clôturant sur MGS 2. Les prendre en suivant l’ordre chronologique est un choix plutôt judicieux pour être sûr de ne rien louper de la toile scénaristique, mais commencer directement par son épisode préféré ne serait pas une hérésie. C’est même recommandé ! A noter pour les amoureux de succès et trophées, le jeu propose deux trophées platines / 1000G pour cette compilation, Metal Gear Solid : Peace Walker étant considéré comme un jeu à part entière. De quoi satisfaire les chasseurs du dimanche qui prennent un malin plaisir à écouter le doux son du succès / trophée qui se déverrouille.
Naked Snake
Commençons par les deux opus sortis sur Playstation 2, à savoir Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty et Metal Gear Solid 3 : Snake Eater. Tout deux étant disponibles dans leurs versions Substance et Subsistance. Vous pourrez donc profiter des missions VR sur MGS 2 et des deux premiers épisodes de Metal Gear (MSX) ainsi que la caméra libre sur MGS3. De ce côté là, on en a pour notre argent. Idem pour le lifting HD globalement très réussi. Les textures restent assez grossières, mais le jeu est lissé, très propre, fluide, dépourvu d’aliasing et c’est un pur bonheur de pouvoir profiter des cinématiques sur un écran 16/9 sans cette vilaine impression de floue. Pour tout vous dire, il m’arrivait même de penser jouer à un jeu PS3/Xbox 360 durant ma partie sur MGS 3. Néanmoins, les deux jeux ne sont pas exempts de défauts. MGS 2 montre quelques signes de fébrilité au niveau du framerate (surtout sur PS3) et MGS 3 a rapporté dans sa valise HDifiée quelques très vilains bugs. Comme l’absence de la pluie lors de la scène entre Snake et The Boss sur le pont suspendu. De quoi friser le ridicule. Mais ce n’est pas tout, les jeux commençant à dater, le gameplay peut paraître assez rigide pour certains joueurs. Notamment chez le jeune joueur fan de Call of Duty. On aurait ainsi aimé un peu de dépoussiérage sur les commandes et la prise en main, comme l’utilisation des gâchettes pour viser et tirer par exemple. Il faudra donc faire sans. Mais au delà de toutes ces remarques, MGS 2 et MGS 3 n’en restent pas moins deux bombes vidéo ludiques. Et les découvrir ou redécouvrir n’est que pur bonheur. Ah… Eva…
Revolver Ocelot
Metal Gear Solid : Peace Walker étant un jeu PSP, on pouvait avoir peur du résultat final. Et bien c’est très certainement cet épisode qui est le plus réussi du lot. MGS 3 est le plus bel épisode de cette compilation, mais MGS : Peace Walker brille de mille feux sur un écran HD. Les textures sont tout de même assez brouillonnes, PSP oblige, mais le reste n’a rien à envier à certaines productions de cette génération. La modélisation semble avoir été retravaillée, les traits sont fins, il n’y a pas d’aliasing gênant et le jeu tourne à 60 FPS sans le moindre sursaut. De quoi offrir un confort de jeu optimal. Surtout que contrairement à la version PSP, il est ici possible de profiter du second stick analogique et ainsi jouer avec la caméra sans risquer la crampe. LE gros défaut de la version PSP qui a fait abandonner de nombreux joueurs sur la route. Ce qui est fort triste dans la mesure où Peace Walker est un très grand jeu, même bien meilleur que MGS 4 pour de nombreux fans. On y incarne Big Boss dans les années 70 lors de la création et l’expansion de Militaires Sans Frontières en plein cœur d’Amérique latine. Le jeu étant optimisé pour une utilisation nomade, il est découpé en de nombreuses missions courtes qu’il est possible de faire et refaire dans l’optique de gagner de l’expérience et de recruter de nouvelles recrues pour MSF. Recrues qu’il faudra par la suite gérer dans le quartier général de MSF. Il y sera possible des les assigner à différentes unités afin de faire tourner la baraque et développer et améliorer l’arsenal de Snake. De plus, comme le jeu est jouable en coopération et en ligne, le fait de jouer sur console de salon est encore plus confortable. En plus d’être une totale réussite, Peace Walker est certainement l’atout majeur de cette compilation.
Conclusion
Lorsque l’on presse trois jeux cultes sur une même galette et qu’on les gratifient d’un habillage HD et d’une prise en main plus souple pour l’un deux, on ne peut-être qu’aux anges. Surtout lorsque cette compilation est vendue moins cher qu’un jeu actuel. Qu’on se le dise, Metal Gear Solid HD Collection n’est peut-être pas parfait, l’absence du premier Metal Gear Solid est un gros point noir, l’absence de bonus pourrait décevoir les fans, mais le joueur nostalgique pourra faire jouer la corde sensible et le nouveau venu pourra découvrir trois œuvres majeures et le génie d’Hideo Kojima sans pour autant pleurer des yeux. Que demande le peuple ?
Jeu disponible sur Xbox 360 et PS3
