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[TEST]Sleeping Dogs

Laissez-moi vous narrer l’histoire de Spleeping Dogs. A la base, le jeu devait être un nouvel épisode de la franchise True Crime. True Crime : Hong Kong pour tout vous dire. Mais après un développement chaotique et moult rebondissements, Activision a décidé de jeter ce pauvre petit aux oubliettes avant que Sir Square-Enix ne rachète le projet et le confie aux petites mains de United front Games. Avec beaucoup d’amour, d’heures supplémentaires et d’huile de coude, Sleeping Dogs est revenu du monde des morts. Et après ce long, pénible et douloureux accouchement, il semblerait bien qu’on ai affaire à un très beau bébé.

 Les infiltrés

Sleeping Dogs nous place dans la peau d’un jeune flic plein d’ambition qui a pour but d’infiltrer les Sun On Yee, un réseau de mafieux sévissant dans la cité de Hong-Kong. Une mission dangereuse, délicate et suicidaire qui est pourtant dans les cordes de Wei Shen, un pur produit de la ville qui s’est envolé pour le pays de l’oncle Sam durant son enfance pour embrasser la carrière de policier. Les années ont passées et Wei est de retour sur ses terres pour tenter de détruire de l’intérieure l’une des plus dangereuses organisations criminelles d’Asie et assouvir une petite vengeance personnelle par la même occasion. Et c’est à l’aide d’un ami d’enfance, Jackie, et d’une rencontre « inopinée » au détour d’une cellule crasseuse que Wei va démarrer sa quête. Pas malin pour un sous, maigrichon et beau parleur, Jackie possède néanmoins ses entrées et va permettre à Wei de mettre le pieds dans une aventure qui va lui faire gravir les échelons des Sun On Yee. Piochant allégrement dans les films de genre du cinéma Hong-Kongais, Sleeping Dogs nous propose un scénario classique, mais totalement diffèrent de ce que peu nous proposer les GTA-Like habituels. Ici, pas de quête de pouvoir, pas de course à la richesse, juste la mission d’un jeune flic qui devra jongler entre son statut de flic et les actes qu’il doit accomplir pour grimper dans l’estime de l’organisation qu’il veut détruire. Une dualité particulièrement intéressante à suivre durant la quinzaine d’heures de jeu que nous propose le titre de United Front Games. Durée plus que rallongée si l’on prend la pêne de boucler tous ce qu’a à nous offrir la ville.

Le chat et la souris

En qualité de flic infiltré, Wei alterne entre les missions « Police » et les missions « Triades ». Alors que les premières consistent la plupart du temps à récupérer de l’argent auprès des commerçants de la ville, passer à tabac un collaborateur un peu trop zélé après l’avoir trimballé dans son coffre autour de la ville ou encore aller faire une petite visite à un gang ennemi un uzi à la main, les autres nous permettent d’endosser le rôle du gentil flic et de résoudre des enquêtes de kidnapping, coffrer quelques fournisseurs de drogue ou encore piéger l’organisateur de courses clandestines. Une alternance qui permet de ne pas tomber dans la rengaine et d’assurer une variété dans les missions à accomplir. Surtout qu’elles sont accompagnées par les missions « Réputation » qui consistent, elles, à rendre services aux habitants de la ville sous forme de quêtes annexes. Chacune des missions accomplies permettant de gagner des points d’XP afin de débloquer différents bonus comme la capacité de forcer une voiture en silence, gagner en puissance lors des combats ou encore d’accentuer sa précision durant les fusillades. De quoi donner envie aux joueurs les plus exigeants d’accomplir toutes les missions disponibles sur la carte pour devenir une véritable machine de guerre. Par contre, contrairement à un inFamous où il était possible d’orienter la particularité de son personnage selon les types de missions jouées, ici, le score de la jauge « Police » ou de la jauge « Triades » n’influe en rien sur le comportement ou les aptitudes de Wei en dehors des quelques capacités débloquées. Le scénario étant la colonne vertébrale du titre.

Bruce Lee, sort de ce corps.

Lorsque on infiltre la mafia, on ne dispose pas de la carte blanche pour autant. Ainsi, contrairement à un GTA IV ou Saints Row où il est possible de dessouder tout ce qui bouge, ici il faut la jouer plus fine et ne pas hésiter à utiliser ses poings. Et de ce côté là, Wei n’a rien à envier à un certain Bruce Lee. Enchainant directs du droit, coups de genoux dans les gencives ou coups de pied retournés en plein dans l’estomac, Wei est un véritable maitre des arts martiaux. Le système de combat reprend grossièrement celui d’un certain Batman et il est ainsi possible d’enchainer les combos, contrer et d’empoigner ses adversaires avant de les « achever » contre différents éléments du décors apparaissant en surbrillance comme un broyeur, une scie circulaire ou un aquarium. Mais contrairement à Batman où les ennemis peuvent attaquer à plusieurs nous obligeant à adopter une stratégie particulière, ici les ennemis attendent patiemment leur tour avant d’attaquer. Un peu comme dans Assassin’s Creed. Ce qui peut rendre certains combats assez longuets. Le jeu propose également quelques fusillades bien musclées de temps à autres. Qu’elles soient à pied ou lors d’une course poursuite, il est possible de les dynamiser à l’aide de séquences en Slow-Motion que l’on active par simple pression d’une touche. Hélas, l’IA des ennemis étant plus que limitée, les fusillades se transforment rapidement en séances de tir au pigeon où l’on se contente de viser les éléments explosifs du décor pour faire une pierre deux coups. En plus du combat et du maniement de la gâchette, Wei peut également se servir de son téléphone portable de troisième génération pour poser des micros, déverrouiller des coffres fort ou encore trouver la position d’une cible en triangulant sa position. Différentes options drôlement utiles surtout lorsqu’il s’agit de pirater des caméras de surveillance pour éradiquer et coffrer tous les trafiquants de drogue de la ville. En somme, Wei est un véritable couteau suisse.

Hong Kong

Même si la taille de la carte est bien plus petite que celle de GTA IV ou d’autres GTA-Like à la mode, la ville de Hong-Kong fourmille de détails saisissants rendant sa traversée délicieuse. Entre des ruelles répugnantes ou veille un vendeur de nouilles chaudes, la tranquillité et la verdure d’un temple ou encore les larges avenues jonchées de grattes ciels qui baignent dans la lueur des néons, traverser Hong-Kong à bord d’une voiture de sport est un pur plaisir. Surtout que la ville possède son petit lot d’activités comme des boutiques de fringues à dévaliser, des combats de coqs des courses clandestines en plein cœur de la ville et même des séances de Karaoké accompagné d’une fille draguée quelques missions plus tôt. Sleeping Dogs possède tous les arguments nécessaires pour en faire un excellent GTA Like. L’un des seuls points faible du jeu résidant dans sa réalisation graphique vieillotte, son clipping assez gênant et une profondeur de champs qui frise le ridicule. Néanmoins, le jeu propose des couleurs chaleureuses très agréables  à l’œil ainsi que des cut-scenes plutôt bien fichues. Avec un développement moins chaotique et moins pénible, Sleeping Dogs aurait pu nous proposer une expérience de jeu maitrisée de bout en bout. De quoi en faire un challenger de taille et de poids face au monstre de Rockstar.

Toujours imitée, mais jamais véritablement égalée, la série des Grand Theft Auto a trouvé en Sleeping Dogs un concurrent aux reins suffisamment solide pour satisfaire les fans les plus exigeants du développeur écossais. Armé d’un scénario « novateur » pour le genre, de missions variées, d’une ville de Hong Kong sublime et d’une gestion des combats spectaculaire avec la dose d’effets qu’il faut, le titre de United Front Games possède tout ce qu’il faut dans sa besace pour griser les joueurs manette en main. Et en dehors une réalisation bancale et une durée de vie un brin trop légère, on se dit que Square Enix a bien fait de sortir le défibrillateur pour tirer le jeu de son coma.

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