PlayStation 3

[TEST]The Last Of US

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jacquette

Depuis sa présentation remarquée à l’E3 2012, The Last Of Us était un des titres les plus attendu de cette fin de génération de console.  Déjà plus que reconnu pour ses licences Crash Bandicoot, Jak & Daxter et évidemment Uncharted, Naughty Dog, s’éloigne des aventures grand spectacle hollywoodiennes de Nathan Drake pour changer de registre avec une aventure bien plus posée, émotionnelle, et tout simplement captivante.

bridgeS’il y a une raison pour laquelle jouer à The last Of Us, c’est avant tout pour son histoire et ses personnages. Le contexte reste plutôt classique, présentant un monde post apocalyptique ravagé par le cordyceps, une sorte de champignon parasite qui normalement se développe dans  les insectes. Sauf que pas de bol, suite à une mutation non expliquée, celui-ci s’attaque désormais aux humains. Ceux qui se retrouvent infectés deviennent rapidement incontrôlables et surtout violents, du genre je vais te bouffer tout cru, pas besoin de mayo. Un contexte plus ou moins vu 250 fois donc. Mais The Last Of Us, c’est surtout l’histoire du lien qui se forme entre ses deux personnages principaux, Joel et Ellie, au fur et à mesure des obstacles qu’ils auront à franchir. Joel, pas loin de la cinquantaine, ayant connu le monde avant l’infection, survis au jour le jour sans bien savoir pourquoi il continue à vivre depuis maintenant 20 ans. De longues années qui ont complètement changé la personne qu’il était alors. Bourru, froid, évitant de s’attacher aux autres, sa route va croiser malgré lui celle de la jeune Ellie. 14 ans à peine, celle-ci semble immunisée aux effets du Cordyceps et Joel va devoir l’aider à traverser des Etats-Unis dévastés où de nombreux infectés rodent, mais aussi (surtout) de petits groupes de survivants pas toujours bien intentionnés, afin de rejoindre un groupe de résistants: les Fireflies (Lucioles). Là encore une histoire plutôt classique donc mais la qualité d’écriture de ces personnages, épaulés par un doublage parfait (jeu effectué en V.O. mais pour avoir switché rapidement sur la V.F., celle-ci est assez également réussie) font que l’immersion est totale. Ellie, bien qu’assez mature pour son âge, n’a jamais connu le monde hors de la petite zone de quarantaine et va s’émerveiller ici d’une forêt luxuriante, là d’un cheval… Joel quand à lui va se surprendre à s’ouvrir petit à petit à cette jeune fille, lui qui s’était complètement renfermé et, à l’instar de Clémentine et Lee du jeu “The Walking Dead” de Telltales, fera tout ce qu’il peut pour la protéger tout au long de leur périple.

foretOn le savait déjà grâce à Uncharted, Naughty Dog sait comment exploiter au maximum la PlayStation 3. Décors urbains en ruines où la nature reprend petit à petit le dessus, forêts et montagnes luxuriantes, jusqu’aux endroits plus confinés comme les souterrains et sous-sols, la direction artistique incroyable est épaulée par un rendu graphique vraiment impressionnant, donnant vie à un monde post apocalyptique crédible, blindé de détails. Les effets de lumières sont superbes comme les rayons de soleils faisant par exemple apparaître la poussière en suspension dans l’air, les particules. Les animations sont fluides, nombreuses et variées, Joel et Ellie réagissant à l’environnement mais aussi entre eux: lorsque Joel va s’accroupir derrière un muret, si Ellie est déjà à cet endroit, Joel passera son bras autour d’elle, comme pour la protéger. C’est vraiment bien foutu et renforce la “vie” des deux protagonistes. En effet, certaines textures sont moins réussies et quelques bugs graphiques apparaissent ici et là, mais rien de bien bloquant et rapidement pardonné devant le boulot abattu. Et pour ne rien gâcher, rien n’a été bâclé niveau son également. Des bruitages criants de vérités aux musiques soutenant parfaitement l’ambiance souvent oppressante, stressante, mais offrant également des moments plus reposants, Naughty Dog réalise clairement ici un sans-faute.

walkC’est sur le gameplay que The Last Of US va enfin (nd moi-même: comment ça enfin?) présenter quelques faiblesses. Le jeu se présente comme un Survival Action. N’imaginez pas un Resident Evil ou juste un mode d’Uncharted avec des zombies. On peut découper le gameplay en deux phases: La première est la recherche des ressources, munitions et capsules. En nombre assez limitées, les ressources permettent de confectionner divers équipements comme des couteaux, des kits de soins, des cocktails Molotov. Tout ça en temps réel, le temps ne s’arrêtant pas lorsqu’on fouille les menus (représentés à l’écran par Joel fouillant son sac à dos), il faudra donc prévoir avant les combats son équipement ou trouver un endroit un peu planqué où faire son MacGyver. De la même manière, Joel n’a accès qu’à une arme légère et une lourde à la fois et en changer nécessitera également de faire un tour dans son sac à dos, le genre de truc qui peut mettre le stress quand on se retrouve sans munitions (denrée suffisamment rare pour que chaque tir compte !), cernés par plusieurs ennemis donc. On pourra parfois trouver un atelier, permettant d’améliorer ses armes (et fabriquer un deuxième Holster pour ses armes! #priceless) en échanges de pièces. On rencontrera lors de ces phases de recherches quelques “énigmes” mais qui ne vont pas vraiment plus loin que “aller chercher une échelle pour grimper” ou “trouver un moyen pour qu’Ellie puisse traverser”.

infectésL’autre phase de jeu, c’est le combat. Contre les infectés bien sûr, ceux-ci existant sous plusieurs formes en fonction du stade d’infection. Au premier stade, les “runners” (coureurs) ressemblent aux infectés de “28 jours plus tard”, c’est à dire que loin du zombi classique, ceux-ci sont capables de courir et grimper. Si quelques coups de poings peuvent suffirent à se débarrasser de l’un d’entre eux, ils ont la fâcheuse tendance à se balader en groupe. Après quelques mois passés en compagnie de son hôte humain, le champi se développe bien plus et défigure complètement l’hôte. Aveugle, le “clicker” (NDR: le claqueur… bonjour je suis traducteur et je mets des mots tout moche dans ton jeu) compense sa lenteur par une résistance accrue et s’il vous choppe, c’est game over direct, retour au checkpoint (rassurez-vous, comme dans Uncharted, ceux-ci sont très nombreux). Le voyageur malchanceux peut même tomber sur un troisième stade d’infection dont je vous laisse la découverte.

hideCombat contre les infectés donc, mais également contre d’autres groupe de survivants. Surtout même. Ceux-ci représentent pas loin de 75% des affrontements. Dans ce monde dévasté, c’est chacun pour soi et pas mal de monde a compris (Joel inclus) que buter quelqu’un permet de récupérer ses ressources sans avoir son accord. Bien plus intelligents que les infectés, les humains réagissent plutôt bien dans les combats; Ils tentent de vous prendre à revers, vont chercher leurs potes en cas de coup dur, discutent entre eux lorsqu’ils patrouillent. Point fort des combats, ceux-ci se déroulent dans des zones assez ouvertes et remplies d’abris en tout genre (tables renversées murets, voitures…) permettant d’aborder de bien des manières chaque affrontement. Attaquer en force est rarement synonyme de succès et bien trop coûteux en ressources. Il vaut mieux éliminer sans bruit un par un ses ennemis, voir même d’esquiver complètement un groupe, grâce à l’ouïe plutôt fine de Joel: d’une simple pression sur la gâchette, Joel se met à écouter autour de lui, faisant apparaitre la position des ennemis, même à travers les murs. Il est également possible de lancer des bouteilles ou des briques afin d’attirer l’attention d’un ennemi ailleurs. Se montrer pour ensuite filer ailleurs peut même être une bonne technique. Cela rend les combats plutôt intéressants, tout en étant à mille lieues d’un Uncharted. Contrairement à Nathan, Joel est bien moins jeune, ne fait pas de saut de 5 mètres, ne grimpe pas partout, tremble beaucoup quand il vise. Et surtout sa vie ne remonte pas quand il est planqué derrière un mur, pour la remonter il faut passer par des kits de soin qui mettent de trop longues secondes à être appliqués , rendant leurs utilisations difficiles en combats.

waterMême si traverser The Last Of Us est une expérience mémorable, le jeu n’est tout de même pas exempt de défauts. L’I.A. peut être bonne comme tout simplement stupide. Le même soldat va d’abord essayer d’attaquer par derrière de manière convaincante puis va passer les 20 secondes suivantes à passer des deux même abris en boucles et non-stop sans aucunes raisons. Infectés comme humains sont, en général, complètement sourds à tout autre bruit que les coups de feu ou les bruits de déplacements rapides. Il est donc possible d’étrangler quelqu’un, celui-ci se débattant à grand coups de bras, jambes et grognements, à moins d’un mètre de son coéquipier sans que celui ne se retourne. La torche, ils s’en foutent aussi d’ailleurs. Bizarrement, les humains remarquent parfois oui, parfois non, le cadavre de leur pote sur lequel ils sont en train de marcher… Par choix de gameplay, tant que Joel n’est pas découvert, ses alliés restent invisibles pour vos ennemis mais  l’immersion peut être brisée en voyant ses alliés se balader à découvert loin là-bas, passer tranquillement devant l’ennemi, au lieu de rester planquer derrière. Et purement subjectif, j’ai trouvé le chapitre de l’hiver un peu trop exagéré, réminiscence d’Uncharted peut être.

horsesNiveau durée de vie, il y a vraiment de quoi faire: comptez environ 18 à 20h pour une première partie. Quatre niveaux de difficulté influant sur les HP des ennemis et les dégâts pris bien sûr, mais aussi sur le nombre de ressources trouvables. Le mode le plus élevé, en plus de ne proposer quasi rien à se mettre sous la dent niveau munitions et ressources, ose même désactiver le mode écoute. De nombreux objets « collectionnables » sont à dénicher dont certains vraiment bien cachés (NDR: à peine 103 sur 140 au bout de ma première partie T_T). Une durée de vie qui pourra être encore rallongée avec la présence d’un mode multijoueurs.

multiMode Multijoueurs faisant s’affronter les joueurs en match de 4 vs 4. Ce mode que l’on n’attendait pas vraiment sur un jeu comme The Last Of Us se révèle une plutôt bonne surprise. Si seul deux modes sont disponibles, (le premier dans lequel on respawn immédiatement jusqu’à ce que l’équipe n’ait plus de vies, le second en manches de 3 minutes sans respawn), le multijoueurs reprend le gameplay du mode solo, légèrement adapté. Le mode écoute est toujours présent, mais ne peux être utilisé que quelques secondes via une jauge qui remonte lentement, les possibilités de confectionner des Molotov et autres bombes sont aussi là, et se fait toujours via la récupération de ressources récupérables sur des caches disséminées sur la carte, évidemment point d’embuscades de choix pour vos adversaires. Le nombre de munitions étant faibles, là encore, chaque tir se doit de faire mouche sous peine de se retrouver rapidement à sec. Plutôt original c’est tout un méta-jeu qui s’organise autour du multi, chaque joueur représentant un “clan”. Chacun des matchs représente un “jour” et vous rapporte plus ou moins de vivres selon vos performances qui vous permettront d’étendre (ou pas) votre clan. Disposer d’un clan apporte quelques bonus mais bien sûr nécessite plus de vivres qu’un clan de taille moyenne. Le mode multi reste donc un apport, certes dispensable face à un mode solo qui représente bien sur le cœur du jeu, mais respecte complètement la philosophie de celui-ci. J’aurais tout de même aimé un mode coop à l’instar du mode chasseur de trésor d’Uncharted voir un mode survie/horde en plus de ces modes compétitifs (DLC ?)

CritbleAlors ? The Last Of Us mérite-t-il vraiment toutes ces critiques dithyrambiques ou est-ce le jeu le plus “overhypé” de 2013 ? Vous l’aurez compris en me lisant, Naughty Dog a vraiment réussi son coup et nous propose un des jeux les plus marquants de cette génération. Si son scénario  comme son gameplay n’a finalement rien de bien original, son ambiance, ses personnages travaillés, ses combats ouverts en font une expérience marquante. Assurément, The Last Us est un jeu dont on se souviendra.

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