Xbox 360

[TEST]The Witcher 2: Assassins of Kings – Enhanced Edition

The Witcher 2 est l’illustration que les relations dans le jeu vidéo ne sont toujours pas rose. Après un premier épisode sorti sur PC et ayant été annulé à la dernière minute sur les consoles par l’éditeur Atari, le deuxième épisode de cette série débarque enfin sur Xbox 360 et c’est finalement Namco Bandai Games (déjà éditeur de la version PC) qui édite cette version console, après un procès avec le studio CDProjekt en charge de la production qui avait tenté de s’allier à THQ. C’est donc avec 1 an de retard au PC mais avec une version améliorée que débarque The Witcher 2: Assassins of kings, en version Enhanced Edition. Préparez les épées en argent, car l’aventure s’annonce colossale.

A la manière du première épisode, vous serez jeté dans le feu de l’action avec un prélude qui permettra de placer le contexte de l’aventure et de servir de tutoriel. Vous  incarnez Geralt de Rive (dit le Loup Blanc), un sorceleur puissant et reconnu. Les sorceleurs sont des combattants hors pair qui ont subi des modifications génétiques et possèdent des pouvoirs très puissants. Possédant des aptitudes particulières en alchimie, en magie et en combat rapproché, la maîtrise de leur art est totale.

Ainsi pendant les deux premières heures de jeu, vos actions seront limitées. Vous vous retrouverez en pleine bataille aux cotés du roi Foltest, en train d’assiéger la forteresse de la famille Lavalette pour récupérer les enfants illégitimes du roi, cachés par Louisa La Valette. Lorsque votre souverain atteint le donjon, il retrouve ses 2 enfants protégés par un moine, ou plutôt ce qu’on croyait être un moine, car ce dernier dévoile son vrai visage : un mercenaire chargé de tuer le roi.

Mais ce dernier arrive à s’échapper, et notre protagoniste ne pouvant intervenir à temps se retrouve accusé à tord de régicide. C’est à ce moment que les choses sérieuses commencent. Après un interrogatoire en règle, avec torture et tout le toutim, vous parviendrez avec un peu d’aide à vous échapper de cette prison pour courir à la poursuite du tueur de roi. Voici les bases de cette histoire qui nous change clairement des scénarios post-it, et pour cause puisque l’univers est directement issu des recueils de nouvelles d’Andrzej Sapkowski.

Sombre et mature voici ce qui résume le mieux cet univers, dans un monde où la peste fait rage, où la cohabitation entre humains et non-humains est plus que difficile et où assassinats et progroms sont monnaie courante. Le monde de Temeria est plus que vaste, même si vous n’aurez pas accès un l’ensemble des zones de la carte à tout moment. En effet, nous ne sommes pas face à un jeu SandBox mais à bel et bien à un RPG qui privilégie l’immersion via la narration à une liberté totale. Un parti pris totalement assumé avec succès par les équipes de CDProjekt

Le gameplay est d’ailleurs tout à fait dans cet esprit. Vous possédez deux armes qui vous permettront d’affronter différentes situations (une en argent pour les monstres et une en fer pour les humains). Les signes vous permettront quand à eux de projeter des sorts puissants à vos adversaires (que ce soit d’attaque ou de défense). Rajouter à cela des attaques à distance avec des dagues, des pièges et des bombes et vous obtiendrez un gameplay assez variés. L’esquive est aussi de la partie et, à la manière des deux derniers Batman: Arkham City, vous devrez sauter et parer les coups un maximum de fois pour mieux contre-attaquer. Autant vous dire qu’avec une telle variété on est déjà loin des combats répétitifs d’Assassin’s Creed.

Tout cela participe à créer un système de combat riche et dynamique qui vous demandera de la dextérité si vous ne voulez pas voir votre barre de santé diminuer à vitesse grand V. Mais l’aventure est riche en contenu, puisqu’il ne s’agira pas d’enchaîner les monstres tels un beat’em up. Durant vos enquêtes vous serez amené à rencontrer un grand nombre de personnages secondaires, et faire des choix dont certains s’avéreront déterminants pour le reste de l’aventure. Vous aurez à votre disposition des signes capables de convaincre ou menacer vos interlocuteurs durant les discussions. Cela aurait pu s’avérer plus intéressant si on ne réussissait pas chaque tentative en employant cette méthode.

Ici pas de personnalisation de l’avatar ou d’intérêt particulier pour aller décimer toutes les espèces de la région pour gagner un peut d’expérience. Votre personnage progressera en fonction de votre avancé dans l’aventure via les quêtes. Comme dans ton bon RPG qui se respecte, vous gagnerez des niveaux et des points de compétence à dispatcher sur un arbre de compétences. Ce dernier se compose de quatre catégories: L’alchimie, la magie, l’entraînement (la vitalité) et l’art de l’épée. A vous de vous spécialiser dans une ou deux catégories, ou tout simplement de se la jouer généraliste. Un système de « craft » est aussi de mise et vous permettra de fabriquer des objets auprès des forgerons et autres marchands si vous disposez des matières premières nécessaires.

Personnellement, j’ai choisi de laisser de coté l’alchimie, car même si cet aspect du jeu prend une place importante, ce n’est pas le plus efficace pour sauver vos miches durant les phases de combat. A la manière d’un The Elder Scrolls V: Skyrim, tout ce que vous ramassez pourra vous être utile pour concocter des potions. Une fois la formule achetée, il ne vous restera plus qu’à trouver les ingrédients répartis en neuf catégories. Le problème principal de l’alchimie est que vous ne pourrez pas utiliser les potions créées durant les combats (gné ?). Étrange me direz vous, et je répondrai oui, car même si The witcher 2: Assassin’s of kings – Enhanced Edition s’inscrit dans une démarche réaliste tout à fait noble de sa part, on a parfois du mal à comprendre certains choix de « Game Design ».

D’autant plus quand vous aurez tâté de la difficulté de la bête. Car oui ce jeu s’avère assez retord, spécialement au début. Ainsi le studio de développement a poussé le vice du réalisme jusqu’à inverser la courbe de difficulté du jeu: le début de celui-ci s’avère difficile car vous n’avez ni équipement, ni compétence développée, puis au fur et à mesure, vous écraserez vos ennemis (pas tous je vous rassure) par votre puissance. Le parti pris est intéressant mais se révèle être assez frustrant durant le premier acte. Perdre la moitié de sa barre de vie et mourir car un paysan vous a touché dans le dos avec sa fourche devient vite pénible! D’ailleurs, je vous invite à faire le petit test suivant : passer le jeu en facile sur un ennemi retord : plus aucune difficulté, vous n’aurez plus qu’à spammer la touche attaque pour enchaîner vos adversaires. La gestion de la difficulté est pour le moins hasardeuse… et c’est dommage. Un autre point noir du jeu réside dans certaines interfaces, et spécialement celles des cartes. Retrouver son chemin en pleine foret, ou trouver un PNJ (personnage non jouable) dans un lotissement peut devenir une torture. C’est d’ailleurs étonnant de voir que les défauts du jeu sont concentrés autour de points qui posent rarement problème dans le développement d’un jeu.

Toutefois on arrive à passer outre ces quelques problèmes tant le jeu brille par ces autres qualités. Les environnements sont sublimes et bénéficient d’une variété assez incroyable au cour de l’aventure. Que ce soit dans la foret ou dans une ville protégée dans la montagne, on s’y croirait. Certes moins beau que sur PC, le jeu n’en reste pas moins impressionnant sur la Xbox 360, même si pour arriver à ce niveau il faut accepter des temps de chargements à chaque fois qu’on rentre quelque part . Mention spéciale au doublage en Français, qui est de très bonne facture.

Avec plus de 40 h de jeu et ses nombreuses quêtes secondaires, The Witcher 2: Assassins of Kings – Enhanced Edition nous régale tout simplement. Sans parler de l’importance des différents choix possibles et ainsi de la très bonne re-jouabilité du titre. On explore, on enquête et on affronte un bestiaire conséquent, tout cela dans un univers riche et envoûtant. The Witcher 2: Assassins of Kings – Enhanced Edition à réussi son portage sur la console de Microsoft avec cette version améliorée. On passera outre ces défauts pour profiter d’un jeu rare, où l’histoire vous emmènera loin, très loin.

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