Après un premier épisode sorti exclusivement sur Nintendo Wii, le papa du génialissime Deus Ex, Warren Spector, revient avec un deuxième opus de sa nouvelle licence développé par Junction Point Studio: Disney Epic Mickey: Le retour des héros. Disponible cette fois sur l’ensemble des consoles de salon (Wii U incluse en début d’année prochaine), je n’ai pas hésité à m’engouffrer dans un monde pas si féérique qu’il n’y parait et aux musiques entrainantes (it’s a small small world…) pour dépeindre ce titre.
On commence fort avec un écran d’accueil à la limite de l’acceptable pour un jeu de cette génération (NDLR: surement pensé pour la Wii à la base). Alors que le jeu n’a même pas commencé, on en vient déjà à se demander si Disney à véritablement donné son accord pour l’exploitation du titre. Une fois le jeu véritablement lancé, ce qui frappe en premier c’est la qualité des doublages de cette version française, qui bien souvent ne se révèlent pas être à la hauteur, mais on se retrouve ici face à un soft qui met la barre très haut en terme de bande sons. Preuve en est les passages en comédies musicales qui sont très réussis. Le savant fou du premier épisode est de retour afin, cette fois, de « préserver » les toons d’une terrible menace. Oswald fait appel à Mickey pour venir l’aider et les sauver. Simpliste ? oui mais là n’est pas le problème. Après tout, la magie des films Disney ne réside pas dans le scénario. D’autant plus que sous cet aspect simpliste le titre gagne en profondeur au fil de l’aventure. Nos deux héros s’apprêtent donc à arpenter le monde de la désolation, où sont réunis personnages oubliés et autres monstres quelques peu farfelus.
Dès le début du jeu on se rend très vite compte que les références aux films de la célèbre souris sont bien présentes. Les niveaux fourmillent de petits détails qui vous rappelleront votre enfance et vous replongerons dans ces souvenirs d’après-midi passées à regarder Fantasia et autres dessins animés. Afin de vous aider à progresser dans les niveaux, votre compagnon Oswald vous sera indispensable, car le maitre mot ici est coopération. Ainsi, ce dernier aura la particularité de pouvoir activer des objets électroniques grâce à sa télécommande. Vous devrez user de vos pouvoirs magiques matérialisés par votre pinceau. Utilisez du dissolvant pour faire disparaitre des éléments ou de la peinture pour les faire apparaitre, la dessus la recette n’a pas changé. Malgré l’utilisation d’autres peintures ayant chacune leur particularité, on tourne un peu en rond. Toutefois, l’esprit de monsieur Spector est toujours présent dans ce titre et nous offre le choix dans l’exécution de certaines actions. Ferez-vous partie de ceux qui dissoudrons les toons ou alors les peindre pour les rallier à votre cause ? Le choix est votre.
Bien que les énigmes ne soit pas des plus compliquées, vous aurez tout de même du challenge si vous voulez obtenir l’ensemble des bonus et même pour franchir certains obstacles. Il faut avouer que l’intelligence artificielle ne répond pas forcément au mieux et cela peut s’avérer très frustrant à la longue. D’autant plus que vous n’aurez pas l’opportunité d’alterner entre les deux personnages, c’est Mickey un point c’est tout, sauf si vous jouez à deux ou là chacun à le choix de prendre soit l’un soit l’autre. Cela est bien dommage car cela aurait permis au joueur de se dépêtre de situations parfois gênantes. Heureusement, le joueur 2 a la possibilité de rejoindre la partie à n’importe quel moment. Finit les problèmes d’I.A., bonjour les problèmes pour se retrouver dans un monde ouvert. Cela peut paraitre insignifiant mais il aurait été de bon goût de proposer une touche pour indiquer la position du coéquipier car on se retrouve par moment à perdre du temps à le chercher dans le tableau. De plus, l’intérêt de la coop en terme de gameplay est parfois assez limité et rare sont les niveaux de folie qui vous ferons rester éveiller tard dans la nuit pour jouer avec vos amis.
Ainsi, la question essentielle qui se pose quand on est en face de ce titre est : « pour quel public ce jeu à-t-il été développé ? » Trop compliqué pour des enfants de 10 ans et moins, et pas suffisamment approfondi pour des ados/adultes. Là est toute la problématique de ce titre. En voulant proposer un univers différent des classiques de Disney, Warren Spector se perd dans un patchwork fait de robot, de personnages Disney et de niveaux alternant féérie et noirceur.
Les niveaux de plateformes en vu 2D recèles bon nombre de trésors cachés.
Outre ces problèmes de fond, il y a clairement des erreurs en ce qui concerne le rendu graphique du jeu. Pas besoins de s’appeler Basil détective privé pour comprendre que le retour des héros à été développé dans un premier temps pour la Nintendo Wii et ses capacités graphiques limitées par rapport à une Playstation 3 ou une Xbox 360, puis porté sur ces console HD sans réelle amélioration graphique si ce n’est une montée en résolution. C’est simple, sur certains passages on a l’impression de revenir à l’époque des derniers jeux Playstation 2… c’est dire. Pourtant, il est difficile de jouer à la version Wii après avoir tâté une version « HD »… ça pique les yeux. Mais venons en directement au principal défaut de ce titre : sa caméra. Problème récurrent dans les jeux de plateforme 3D, Le retour des héros ne fait exception. Vous serez ainsi obliger de faire avec cette caméra capricieuse, ce qui vous obligera très souvent à prendre les choses en main et à la contrôler vous même. Pénible, cela l’est d’autant plus quand on sait que cet aspect était déjà fortement décrier dans le premier opus…
Au final, Disney Epic Mickey: Le retour des héros souffre de beaucoup trop d’erreurs pour être considéré comme un véritable bon jeu de cette fin d’année. Il n’en reste pas moins des idées intéressantes et des références qui nous renvoi tout droit à notre enfance. A vous de voir si vous avez l’age qui convient pour jouer à ce jeu et un ami disponible qui acceptera de vous suivre dans cette quête afin de vous épargner la présence d’une IA parfois absente.
