Révélé au grand public à l’E3 dernier via un trailer tout à fait envoûtant, le tout nouveau projet de Teotl Studios à qui l’on doit le puzzle-FPS « The Ball » nous promet de la survie ambitieuse en environnement hostile sur une planète perdue dans l’espace qui pourrait bien représenter le salut de la race humaine. Intrigués, nous souhaitions en savoir plus. Cela tombe bien, le cerveau derrière le jeu, Sjoerd « Hourences » De Jong a eu l’amabilité de bien vouloir répondre à quelques-unes de nos questions. Alors en attendant la sortie de The Solus Project sur PC et Xbox One début 2016, on vous laisse le découvrir avec nous ci-dessous.
Console-toi: Bonjour Sjoerd, pouvez-vous vous présenter ?
Sjoerd De Jong: Je m’appelle Sjoerd De Jong et je suis le développeur principal de The Solus Project. J’ai développé le concept, le style graphique, le gameplay et une grande partie de ce que vous pourrez voir à l’écran en jeu. J’ai aussi travaillé sur l’aspect technique du graphisme, les effets spéciaux et tout ce qui concerne le scripting du gameplay. J’ai commencé à travailler dans l’industrie du jeu vidéo il y a 12 ans déjà et j’ai pu collaborer avec un certain nombre de studios avant de créer ma propre société. Teotl Studios a été fondé en 2010 et nous avons développé deux jeux depuis : The Ball et Unmechanical.
CT: Et donc après des titres orientés puzzle-game comme The Ball et Unmechanical, vous changez radicalement de ton et passez à la survie avec The Solus Project. Racontez-nous comment tout a commencé.
SDJ: Oui et non. Bien que The Solus Project possède des éléments de survival, il est également une aventure solo linéaire dans laquelle vous explorez d’étranges zones souterraines, ce qui est exactement la base de nos précédents jeux.
Lorsque nous avons commencé à travailler sur The Solus Project il y a plus de deux ans, nous voulions mettre bien plus l’accent sur le monde en tant que tel. Nous voulions que le joueur s’imprègne et ressente ce monde virtuel et pour cela, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait rajouter les notions de température, de vent et d’humidité, ce genre de choses. Et voilà comment nous nous sommes retrouvés avec des éléments de survie dans notre jeu. Notre but est de faire ce que l’on a fait avec The Ball, tout en amplifiant l’atmosphère et le lien avec le monde qui vous entoure.
CT: Pouvez-vous nous en dire plus sur l’histoire de The Solus Project et son héros ?
SDJ: En réalité le héros n’existe pas. Nous voulons nous concentrer sur l’environnement, nous n’avons donc même pas nommé notre héros ! Le héros, c’est vous ! Le scénario de départ implique que la Terre, ainsi que la majorité de notre système solaire, va être détruite par une étoile errante dans une vingtaine d’années. Le seul espoir de l’humanité est donc de partir à la conquête de l’espace et d’essayer de localiser et coloniser une planète dans un système solaire voisin. Cinq vaisseaux singuliers sont construits et pour la première fois, les humains partent en voyage par-delà de notre système solaire. Cette mission est appelée The Solus Project.
Vous êtes à bord du TSP3 et après dix ans de voyage spatial, vous voilà enfin arrivé à votre destination. Hélas, un incident se produit et votre vaisseau explose. Votre entier équipage n’est plus et vous vous crashez à bord d’une navette d’urgence sur une île déserte sur cette étrange planète, perdue, loin d’une Terre qui ne pourrait même plus exister à ce moment précis. Vous êtes désespérément seul.
CT: Vous avez annoncé que le corps du héros réagirait à de nombreux stimulus, qu’ils soient liés à votre condition physique ou à l’environnement rencontré. En quoi cela impactera-t-il le gameplay du jeu ?
SDJ: De bien des façons. Vos principales priorités vitales seront la nourriture, l’eau et la température de votre corps. Cette dernière va être la plus complexe à maintenir. Si vous avez froid et que vous sautez dans l’eau ou que vous restez sous la pluie, vous aurez encore plus froid par exemple. Si l’on rajoute à cela le vent, vous commencerez à geler assez rapidement. Et d’un autre côté, le temps qu’il vous faudra pour vous sécher dépendra du taux d’humidité de l’air, combiné avec la vitesse du vent et la température ambiante. L’effet du vent pourra également être cassé si vous vous protégez derrière de gros objets, etc. Donc vous voyez, cette simulation va très loin.
Malgré cela, nous voulons également nous assurer que tous les joueurs, y compris les moins hardcores, puissent s’amuser. Nous nous sommes donc assurés que les joueurs arriveront à survivre sur la planète même sans prendre en considération le climat. Vous aurez même à disposition de nombreuses options pour augmenter le degré de simulation si vous le souhaitez.
CT: Dans le trailer d’annonce, nous remarquons un étrange appareil, le WILSON qui sert de HUD et de tracker GPS. Quelles seront ses autres utilités dans le jeu ?
SDJ: Le World Independent Life Support Oversee Node (WILSON) assure la plupart des fonctions en cours de partie. Notre volonté de vouloir réduire au minimum le HUD pour renforcer l’immersion nous a poussés à implémenter toutes les informations nécessaires pour le joueur dans ce boitier. Vous pourrez changer ses écrans pour visionner un menu en mode veille, des statistiques supplémentaires vous concernant ou vos objectifs.
CT: The Solus Project s’intègre dans l’univers et la mythologie de The Ball. Pouvez-vous détailler le lien entre les deux jeux ?
SDJ: Les deux jeux parlent des théories des Anciens Astronautes et ils font tous deux référence à d’anciennes structures mégalithes géants enterrés sous terre avec un style architectural bien particulier. Il ne faudra pas longtemps au joueur pour se rendre compte que malgré leur éloignement et l’âge qui les sépare, les structures ont été bâties par la même civilisation. D’autre part, d’un côté comme de l’autre, une terrible tragédie a eu lieu et il n’y a plus aucune trace de cette civilisation. Mais que s’est-il vraiment passé ?
CT: Bien que le jeu soit jouable en solo, vous avez parlé d’options de partage d’expérience utilisateur et d’objets avec d’autres joueurs. Peut-on en savoir plus à ce sujet ?
SDJ: Cette partie du jeu est encore en cours de planification, nous ne pouvons donc pas trop en parler, mais l’idée est que nous voulons offrir la possibilité à un groupe d’amis de jouer ensemble, bien que dans une aventure strictement solo. Une sorte de multivers. Chaque joueur aurait sa propre partie solo et ne verrait jamais les autres joueurs, mais il pourrait partager avec les autres en interagissant directement avec le monde qui l’entoure. Encore une fois, vous en saurez plus sur cette fonctionnalité en temps voulu.
CT: Quid du combat ? Sous quelle forme l’intégrez-vous à The Solus Project ?
SDJ: Il n’y a pas de véritables ennemis de chair et de sang dans le jeu donc il n’y a pas de véritable combat. En fait, votre ennemi est la nature sauvage de la planète, qui vous enverra des changements de températures extrêmes, des tornades, des orages tropicaux, des météores, de la grêle et bien d’autres choses encore. Survivre dans ces conditions sera un véritable challenge et un combat en soi.
CT: Votre jeu est clairement un projet ambitieux pour la scène indépendante et de petites équipes comme Teotl Studios et Grip Games. Où en êtes-vous du développement, quels sont les challenges rencontrés par vos équipes ?
SDJ: Nous avons commencé The Solus Project il y a deux ans et nous espérons pouvoir le sortir dans 8 mois, le développement est donc déjà bien avancé. La plupart du contenu est présent, mais il reste quelques environnements à construire.
La chose la plus difficile à faire est de créer un contenu si riche avec une équipe très réduite. Nous devons tout optimiser, être méthodiques dans notre processus de création et nous assurer que tout ce que nous faisons puisse être répliqué rapidement et facilement. C’est un job en soi, mais nous nous en sortons bien pour l’instant ! Il faut dire qu’avoir un moteur solide et stable comme l’Unreal Engine 4 nous aide énormément. Il nous permet de nous concentrer sur le jeu plutôt que sur la technique.
Plus d’informations sur http://www.thesolusproject.com/.
