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[ITW]Maël Davan-Soulas, Assassin’s Creed Revelations

Aujourd’hui nous vous proposons d’aller à la rencontre d’un comédien, mais pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de Maël Davan-Soulas, qui est comédien spécialisé dans le doublage. Vous pouvez l’entendre jouer dans différents films sur les doublages de Chris Evans dans Captain America ou encore Shia LaBeouf dans Wallstreet : l’argent ne dort jamais. Mais il est également connu pour son travail sur le personnage d’Eric Forman dans la série TV à succès That’s 70 show. Durant plusieur mois, Maël a travaillé sur Assassin’s Creed Revelations.

Console-toi : Bonjour Maël, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Maël Davan-Soulas : Salut à tous. Je m’appelle Maël Davan-Soulas, j’ai 32 ans et je suis comédien depuis plus de 20 ans, spécialisé en doublage de voix, publicité, voix hors-champ… Ancien élève de l’école des Enfants du Spectacle à Paris. J’habite depuis un moment à Montréal, au Canada, où il m’arrive de diriger les versions françaises de jeux vidéo.

CT : Quel a été ton rôle sur le jeu Assassin’s Creed Revelations ?
MDS : J’ai eu la chance de co-diriger la version française de Assassin’s Creed Revelations en compagnie de Daniel Vincent, ici à Montréal. Nous étions 2 directeurs artistiques et nous avons « coaché » les comédiens venus prêter leurs voix à la Version Française du jeu.

CT : Tu connais déjà le monde du doublage du côté cinéma et série TV, est-ce que cela marque ta première expérience dans celui des jeux-vidéo ?
MDS : Non ce n’est pas ma première expérience dans le jeu vidéo. J’ai doublé en tant qu’acteur pas mal de titres en France (Star Wars : the Old Republic -qui sort ces jours-ci-, Need For Speed, Skate, Metro 2033, Majin and the forsaken kingdom, Sniper Ghost Warrior, Bakugan, Pure Football etc.). Disons que c’est ma première « grosse expérience » en tant que directeur d’acteurs,  sur un gros jeu vidéo.

CT :  Qu’est-ce qui t’as décidé à accepter ce travail avec les équipes d’Ubisoft Montréal ?
MDS : Je n’ai pas travaillé directement pour Ubisoft, j’ai été employé par le studio responsable de l’enregistrement des voix, Game On Audio. Ce fut une superbe expérience. J’ai travaillé avec des comédiens extraordinaires, en plein coeur de Montréal avec une belle équipe technique. On a pas chômé et je crois qu’on peut être content du résultat. Et puis travailler sur un Assassin’s Creed, ça ne se refuse pas ! :)

CT : Est-ce que la façon de travailler sur une production vidéoludique et une production Cinéma/tv est différente ? Et si oui, en quoi ça l’est ?
MDS : Disons que pour la première fois dans l’histoire du jeu vidéo, les comédiens ont travaillé avec une « rythmo », comme en doublage de voix. Ce fut d’une aide incroyable et un progrès technique super intéressant. Le texte défilait sur la bande rythmo et cela leur permettait de se concentrer plus facilement sur des situations de jeu, et moins sur un texte papier ou un fichier Excel. Les comédiens qui avaient une expérience de doublage ont véritablement apprécié travailler avec cet outil qu’ils connaissent. Un progrès technique qui permet de gagner du temps et améliore la qualité de jeu de l’artiste qui enregistre.
Pour enregistrer un jeu vidéo, il y a bien évidement un studio d’enregistrement, un acteur, un directeur artistique (qui dirige d’acteurs) et un ingénieur du son pour enregistrer tout ça. Sans oublier toute la partie post-production (éditeur de fichiers sonores, mixeur etc.). Cela rejoint précisément le travail sur un plateau de doublage si on aborde le côté technique.
Niveau artistique, les comédiens doivent jouer et « proposer » quelque chose en termes de jeu. Ils font appel également à leur imaginaire, ils doivent visualiser la scène à jouer, surtout quand nous ne travaillons pas sur des cinématiques mais sur de l’I.A..
Quand nous travaillons avec des cinématiques ou des vidéos, on est très proche du doublage cinéma. Surtout avec les progrès de motion-capture. Le réalisme est hallucinant de nos jours!
Doublage de films ou de jeux vidéo pour un artiste cela reste le même métier, il faut jouer, être acteur.
Et pour un directeur, il n’y a guère de différence, si ce n’est comprendre le monde du jeu vidéo et tout son langage technique.

CT : Comptes-tu renouveler cette expérience si tu en as l’occasion ?
MDS : Bien évidemment!
D’ailleurs je l’ai déjà renouvelé depuis avec le Père Noël, PNP. Les petites vidéos qui tournent en ce moment sur Facebook avec le Père Noël qui te délivre un message vidéo personnalisé.
Concernant les projets qui arrivent… je ne peux rien dire. On va dire que c’est mon côté comédien-superstitieux. Je vis sous NDA (Contrat signé de Non divulgation d’information). ^^

CT : Penses-tu que le jeu vidéo peut-être une porte d’entrée pour un acteur en lui permettant de jouer « plus libéré » ?
MDS : Prêter sa voix à un jeu vidéo est aujourd’hui un exercice incroyable offert à tout comédien. C’est une nouvelle corde à son arc, une vraie opportunité de perfectionner son art. Le doublage est parfois mal vu chez certains acteurs, moi qui baigne dans ce milieu depuis tout petit, je peux te dire que ces deux activités sont très intéressantes, elles sont liées et personne ne doit les sous-estimer. Le fait d’être constamment sur le coup, d’avoir à faire bosser son imaginaire, créer des voix, changer de personnages rapidement, hurler, chuchoter, chanter, pleurer… parfois dans la même journée! Quand on y réfléchit deux secondes, c’est complètement fou! Quelle chance de pouvoir vivre ça pour un acteur. Les émotions se succèdent et le bagage technique du comédien s’enrichit forcément. Et c’est à moi, qui suis là pour les diriger, de les amener à jouer le plus naturellement possible. Que leur doublage sonne juste.
Quand un « gamer » joue à un jeu et qu’il oublie la VF, qu’il n’y prête plus attention, qu’il se sent comme devant un beau film bien doublé, on peut dire que notre boulot est réussi. Une bonne version française associée à un jeu réussi sur tous les aspects, on est face à une réussite totale.
De toutes façons, peu importe ce que l’acteur fait (théâtre, cinéma, doublage, voix de pubs…), il faut jouer. Et que l’on soit comédien derrière un micro dans un studio d’enregistrement ou gamer devant son écran avec sa console de jeu, n’oublions jamais de jouer ;-)

Un grand merci à Maël Davan-Soulas pour s’être prêté au jeu des questions/réponses et nous lui souhaitons une grande réussite dans ses futurs projets.

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