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Test : Aragami: Shadow Edition

Il y a un peu moins de deux ans, nous vous vantions les mérites d’Aragami, un jeu d’infiltration en 3D réalisé par la petite équipe barcelonaise de Lince Works. Le jeu n’a pas pris une ride et reste encore à ce jour l’une des références en la matière. Accompagné par la belle bande originale de Two Feathers, le jeu narrait l’histoire d’un esprit vengeur, Aragami, invoqué par la prêtresse des ombres pour aller récupérer des talismans nécessaires à sa libération. Franchement, le jeu n’était pas passé loin de notre top de l’année, on lui reprochait juste certaines approximations dans sa mécanique de téléportation d’ombre en ombre et des combats de boss poussifs, en rupture totale avec le reste du jeu.

Telle ne fut pas notre surprise de voir ressortir le jeu juste avant cet été dans une Shadow Edition comprenant l’original patché et surtout un tout premier DLC Nightfall qui nous promet une préquelle toujours orchestrée par Two Feathers. Nous n’avons donc pas résisté à l’envie de le tester, ne serait-ce que pour voir si le studio a su apprendre de ses erreurs et proposer quelque chose de plus qualitatif encore que le premier épisode. On attaque donc par le gros morceau : le gameplay. Pour rappel, dans Aragami, le joueur contrôle un maître de l’ombre, expert dans la dissimulation qui utilise toutes les zones sombres de l’environnement à son avantage pour passer inaperçu. Dans les faits, cela fonctionne bien. On passe le plus clair de son temps à analyser le monde ouvert qui s’offre à nous, à repérer les rondes des ennemis et bondir à l’aide d’un sort d’ombre d’obscurité en obscurité pour fondre au bon moment sur un garde dans un angle mort et lui asséner un coup de sabre mortel à l’abri des regards. Le jeu propose aussi des pouvoirs d’ombres un peu trop puissants qui peuvent servir aux ninjas peu téméraires, des aides que les aficionados de l’infiltration auront vite fait d’oublier, se concentrant sur les meurtres furtifs à l’ancienne.

Et Nightfall dans tout ça ? Cette petite extension offre une campagne réduite de quatre chapitres orientés autour de deux personnages cette fois-ci de chair et d’os : Hyo et Shinobu qu’on aura la liberté d’incarner en solo comme en coopératif. Ces deux adeptes de l’ombre sont au servir de la prêtresse de l’ombre qui à l’époque ne s’était pas encore fait emprisonner par le clan de Kaiho et ils enquêtent sur un mystérieux Alchimiste capable de sceller l’âme de gens dans des orbes. Vous vous doutez de qui sera bientôt le sujet de ces expériences… Au menu de ce DLC donc, 3 nouveaux pouvoirs (kunais explosifs, grenade d’ombre aveuglante et attaque synchronisée en duo) qui sont tout aussi anecdotiques que les précédents pour qui se la joue infiltration pure. Nightfall nous fera voir du pays dans 4 environnements différents (neige, extérieur champêtre d’une forteresse, ville et une surprise). Lince Works fait ici dans le recyclage d’assets et bien que certains lieux soient visuellement réussis, on est loin d’Aragami premier du nom. Fini les grimpettes verticales de la forêt, les balades sur les toits de la ville la nuit, ici c’est très (trop) classique, finalement peu inspiré et le joueur expérimenté expédiera tout le contenu en à peine plus de deux heures.

Heureusement, Nightfall conserve en plus du gameplay original la coopération qui se trouve ici bien plus mise en avant grâce au pouvoir d’attaque combinée et surtout des contrôles au poil (au clavier/souris, bien entendu) qui sont la marque de fabrique d’Aragami. Le jeu ne s’encombre pas d’achat de pouvoirs ou d’objectifs secondaires à accomplir, les missions sont clairement définies dès le départ. Et justement, on regrette aussi cette facilité dans l’écriture qui donne un titre qu’on parcourt en ligne droite, sans surprise. Si nous n’avons rien à dire sur la caméra troisième personne qui sait se positionner d’un côté ou de l’autre du personnage en fonction de son orientation, nous ne pouvons pas passer sur les problèmes qui plombaient déjà Aragami. Ainsi malheureusement, on retrouve les soucis liés à la gestion des zones d’ombres et de la téléportation qui peuvent être tout aussi punitifs que dans l’original (voir notre test) : bond qui ne se déclenche pas, ennemi qui a le temps de nous tuer alors qu’on bondit à ses côtés, dommage. De même, les baisses de framerate inexpliquées lors des réapparitions sur le premier épisode sont ici aussi de la partie.

Moyen

Si ce n'est pour le plaisir de retrouver l'excellent gameplay d'Aragami il n'y que très peu d’intérêt d'investir dans Nightfall. Un level design sans folie, un scénario dans envergure et les mêmes problèmes qui faisaient grincer des dents dans l'original. Difficile d'y voir autre chose qu'une tentative désespérée, ou tout du moins très maladroite de refaire un recycler des assets à la va-vite pour faire un peu d'argent avec leur bon concept alors qu'une vraie suite aurait été plus honnête et intelligente. En l'état, on ne peut passer au-delà de ces zones d'ombres quand le machin est vendu la moitié du prix de l'original. Il en reste qu'Aragami reste un bon plan pour qui souhaiterait découvrir l'une des toutes meilleures approche à l'infiltration moderne. Evitez juste de payer plein pot la Shadow Edition.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par le développeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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