PlayStation 4

Test : Furi

Le nouveau jeu de The Game Backers est enfin là. Après avoir fait parler de lui au travers de son concept assez « oldschool », le jeu du studio montpelliérain a connu une énorme visibilité en étant propulsé jeu gratuit du mois de juillet sur le PS+. Rentrant dans la catégorie des « boss rush », ce  titre est par nature destiné à un public exigeant de retrouver les sensations et la difficulté des anciens jeux du même genre. Avec un concept et un gameplay garantis sans compromis, nous allons explorer les entrailles de la bête pour voir ce que donne ce jeu rétro/futuriste.

Le jeu débute directement avec le héros, détenu dans une prison et surveillé par un « gardien » visiblement très attaché à vous clouer ici pour l’éternité. Grâce à un autre personnage, vous pourrez vous libérer de vos chaînes et ainsi punir votre geôlier pour tous ce qu’il vous a fait subir. Minimaliste dans son introduction, ce début intrigue autant qu’il déroute. Vous voilà donc face à face avec ce gardien, qu’il va falloir abattre. Ce premier boss est l’occasion de vous montrer les bases des combats dans Furi. Mais ne vous y trompez pas, ici, même le tutoriel peut s’avérer mortel. D’autant plus que ce dernier ne vous montrera pas tout. Il est de votre responsabilité de fouiner dans les menus du jeu pour découvrir certaines astuces et possibilités pour vous améliorer en combat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu ne vous fera pas de cadeau, même au tout début. Déroutant et punitif, cet aspect laissera un grand nombre de joueurs sur le bas-côté, tant nous ne sommes plus habitués à ce genre de concept sans compromis.

Les combats se déroulent quasiment tous sur le même principe. Vous disposez de 3 vies, chacune ayant une barre de PV qu’il ne faudra pas voir descendre à zéro, faute de voir celle de votre ennemie se recharger et la phase de combat en cour reprendre depuis le début (avec une vie en moins pour vous au compteur). Chaque boss dispose de 4 à 6 vies qu’il faudra anéantir les unes après les autres afin de le détruire. Chaque vie que vous lui enlèverez régénérera votre barre de vie (mais ne vous rendra pas les vies déjà perdu). C’est bon vous suivez ? Alors on continue. Au cours de chaque vie, le boss utilisera plusieurs patterns qu’il faudra retenir par cœur si vous voulez avoir une chance de vous en sortir. Une fois que sa barre de PV arrive à zéro, vous rentrez dans une phase de « close combat », où il sera surtout question de contrer ses attaques (avec un timing assez serré) et d’esquiver ses attaques de zone, tout en saisissant les occasions de contre-attaque. Si vous parvenez à cela, vous lui ôterez une vie, et la prochaine phase débutera.

Ainsi, les phases s’enchaînent, requièrent toujours plus de timing et de concentration afin d’espérer venir au bout du boss. D’ailleurs les phases de jeu empruntent à plusieurs styles différents, puisqu’on aura du shoot’em up, du beat’em up et des systèmes de contres tirés des jeux de combats (Guard Impact). A vous de trouver la meilleur combinaison pour venir au bout de chaque boss le plus rapidement possible. A noter la présence de QTE lors de certaines phases contextuelles, qui dénoteront avec le reste du gameplay.

Une fois l’ultime vie du boss détruite, vous pourrez déjà souffler un bon coup et profitez d’une phase d’exploration guidée en direction de votre prochain ennemi, pendant laquelle votre compagnon, l’humain avec un masque de lapin (ceci n’est pas un blague) sera à vos côtés, pour vous parler de votre prochain adversaire et aussi vous en apprendre plus sur l’univers dans lequel vous vous trouvez et votre mission. Enfin plus, c’est vite dit, car même si une trame narrative est bien présente, difficile de se sentir véritablement impliqué dans l’histoire. Cette dernière ne prend véritablement forme qu’à la fin de l’aventure,  vous offrant un choix à faire, et je dois avouer être un peu resté sur ma faim. En effet, on a un peu du mal à voir où le jeu veut nous emmener, et le fait qu’il vous suffit d’appuyer sur un bouton pour vous emmener automatiquement sur la voie de votre prochain ennemi ne participe pas vraiment à vous sentir impliqué… dommage.

Coté visuel, il faut reconnaître que le titre fait preuve d’une certaines originalité. Les fans d’Afro samouraï ne seront pas dépaysés car Takashi Okazaki, le créateur de la série s’est chargé du character design, et cela se ressent énormément. Au-delà du fait que j’aimerais bien savoir ce que le monsieur a avec les lapins, le design tout en shell shedding, fait le café, même si on a un peu l’impression d’avoir à faire une altération futuriste de sa série. A vrai dire, à part quelques personnages, la plupart des boss ne m’ont pas laissé une grosse impression en terme d’identité visuelle.
C’est d’autant plus regrettable lorsqu’on sait que les créateurs ont puisé leurs inspirations dans des œuvres aussi variées que « No more heroes », « Old boy » pour les films ou encore la mythologie grecque. Je vous invite d’ailleurs à voir ou revoir l’interview d’Emeric Thoa, le directeur créatif du studio pour en apprendre plus à ce sujet.

Pour ce qui est de la bande originale, il faut reconnaitre que The Game Backers a eu du nez de collaborer avec des groupes de renom pour donner à son jeu une ambiance musicale de qualité. On pourra citer les groupes suivant figurant la B.O : Carpenter Brut, Danger, The Toxic Avenger, Lorn, Scattle, Waveshape. Autant dire que ces groupes déjà bien connus pour leur participation à d’autres jeux vidéo (je pense notamment à Carpenter Brut pour Hotline Miami 2). Cette B.O orienté électro/synthwave donne un style très particulier au titre et renforce l’immersion pendant les combats.

Vous l’aurez compris, Furi se veut avant tout comme un retour aux sources, avec une difficulté très élevés et donc un challenge pour les hardcore gamers en manquent. Avec son système de rang par combat, des patterns à connaitre sur le bout de doigts et un jeu faisant la part belle aux speed runs (records aux alentours de 30 minutes pour l’instant), le jeu est tout de même destiné aux plus férus d’entre vous. A noter, que le jeu propose tout de même plusieurs modes de difficulté : le mode normal, le mode Furier (déblocable une fois le jeu terminé en normal) et un mode facile, qui vous permettra de profiter de l’histoire, mais sans pouvoir débloquer les trophées. Même si on souligne l’intention, ce mode s’avère vraiment trop facile. On aurait aimé voir un meilleur équilibrage, car la différence entre ce dernier et le mode normal parait gigantesque. Quant au mode Furier, il permettra aux plus masochistes d’entre vous de redécouvrir le jeu via de nouveaux patterns et coups de vos ennemis et ainsi s’attaquer d’une différente manière à ses opposants.

Moyen

Alors au final, que penser de Furi. Difficile à juger et difficile tout court, ma conclusion consistera tout simplement à dire que tout dépend de vos attentes. Si vous êtes un joueur expérimenté toujours en quêtes de plus de challenges, vous trouverez en Furi un jeu dur, exigeant mais juste, qui saura vous récompenser après un dur apprentissage. Si vous êtes plutôt du style à vous suspendre à l'histoire et que le challenge n'est pas primordial pour vous, disons le franchement, vous risquez d'être très déçu par ce titre. Et c'est pour moi le principal problème de ce jeu. Outre sa difficulté et l'intégration de différents gameplay, le tout manque cruellement d'originalité. Au final, le jeu ne propose pas énormément de contenu, mais ce qu'il crée il le fait bien. A vous maintenant de décider si vous êtes prêt à relever le challenge. Furi est disponibles sur Steam et PS4 à 24,99 euros.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version commerciale. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien

 

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