Xbox 360

[TEST]Child of Eden

Il est difficile de parler d’un jeu basé sur le son, l’image et l’émotion surtout quand cette dernière est surement la plus importante. Mais il va bien falloir que je parvienne à retranscrire ici même ce que Child of Eden m’a fait vivre. La synesthésie est un phénomène neurologique créé par l’association de deux sens ou plus. C’est ce que l’on vous propose avec la dernière production Q Entertainement éditée par Ubisoft.

L’expérience « synesthésie » proposée par MIZUGUCHI Tetsuya n’a pas débuté avec Child Of Eden, depuis des années celui-ci tente de nous offrir une nouvelle façon de vivre le jeu vidéo par la combinaison de l’image, de la vue et du touché. Ainsi après Space Channel Five, nous avons eu droit à des titres comme Météos, Lumines ou encore Every Extend Extra (et sa version Extreme sur Xbox Live Arcade), tous ont apporté de l’eau à son moulin. Mais c’est avec un autre jeu, qui se trouve être l’origine de Child Of Eden que l’histoire a réellement débutée, REZ sur Dreamcast.

Dix ans déjà que REZ a vu le jour sur la console à spirale de Sega, et à sa sortie, nombreux sont ceux qui ont décrié ce titre « O.V.N.I.« . Mais le jeu n’est pas passé inaperçu pour tout le monde et celui-ci a réussi à trouver un public avide de fraicheur et d’expérience nouvelle. REZ se présentait comme un shoot’em up en fil de fer sur rail, si l’on s’arrête à cette présentation, il est normal pour beaucoup de joueurs de passer leur chemin. Mais il fallait aller plus loin que le simple rendu graphique du titre, que l’on aime ou non d’ailleurs, et REZ proposait tout simplement une alliance entre le son, l’image et les vibrations d’une manière musicale. En effet, chacune de vos actions à l’écran provoque un son et forme au final une mélodie s’ajoutant à une rythmique déjà en place, l’ensemble prend vie au fur et à mesure que vous progressez dans le stage jusqu’au boss de fin de tableau.

Child Of Eden est la suite, indirecte mais assumée, de REZ et Q Entertainment profite des nouvelles technologies, de la puissance des consoles HD pour augmenter cette synesthésie et revoir le concept de base. A présent, en plus du son qui est maintenant en Dolby Digital 5.1, de l’image qui traité en Full HD et des vibrations que l’on peut avoir sur quatre manettes à la fois, le studio de MIZUGUCHI San a ajouté le mouvement dans l’espace. L’an dernier la XBox 360 s’est vue associée au Kinect, et malgré toutes les belles promesses faite jusqu’ici, peu (ou pas, pour certains) de jeux ont répondu présent à l’exploitation de l’accessoire. Mais aujourd’hui, c’est chose faite avec ce titre Ubisoft et vous allez enfin ne faire qu’un avec votre jeu.

Mais avant tout, revenons quelques instants sur le scénario du jeu, car oui il y en a un et en plus celui-ci a un sens très profond et humaniste! Généralement dans les shoot’em up, vous êtes l’ultime espoir de l’humanité toute entière et vous devez sauver la Terre blah blah blah… Ici, il est également plus ou moins question de la Terre, mais surtout de Lumi. Lumi est le premier être humain né dans l’espace le 11 septembre 2019 à bord de la Station Spatiale Internationale. Au fil du temps, l’internet est devenu de plus en plus important dans la vie des humains et toutes leurs connaissances ont été stockés dans des archives connectées  et accessible de n’importe où dans l’espace. Ce congloméra de données forme l’Eden.
Deux siècles plus tard, on tente de reconstituer la personnalité de Lumi au sein même d’Eden, mais un virus s’y attaque au moment même où Lumi s’éveille. Votre but est simple, vous devez sauver l’Eden et sauvez Lumi.

Pour atteindre votre but, vous devez purifier les archives une à une et c’est là que l’on retrouve le gameplay simple que l’on avait dans REZ. Ici, vous avec en votre possession trois tirs, si l’on peut dire. Le premier sous la forme d’une cible nous permettant de verrouiller des ennemis puis de leur tirer dessus. A la manette cette action se réalise en maintenant un bouton puis en le relâchant, mais au Kinect, vous passer votre main droite sur un maximum de 8 ennemis d’affilés puis vous faite un mouvement brusque pour tirer. Le second est un tir continu, la aussi il suffira d’appuyer sur un bouton si vous jouez à la manette, et d’utiliser votre main gauche si vous jouer au Kinect. Enfin, le dernier est une bombe que l’on peut déclencher n’importe quand, vous vous doutez bien qu’il suffira également d’un bouton à la manette, mais qu’il vous faudra lever les deux bras en l’air si vous jouez au Kinect. Et là, on tient un truc!
Car même si le jeu est parfaitement jouable avec un manette, il prend tout son sens lorsque l’on y joue au Kinect. Les patterns d’ennemis sont amenés de telle manière, entre les ennemis récurrents et leurs attaques qu’il faudra gérer exclusivement avec le tir continue, que l’on a parfois l’impression d’être à la place d’un chef d’orchestre. Tout cela fusionne et l’on parvient à apporter une cohérence pour d’aboutir à un résultat: une oeuvre musicale et visuelle.

L’univers graphique traversé dans Child Of Eden, est loin, très loin de celui rencontré dans REZ. Mais les fans du jeu né sur la Dreamcast seront en terrain connu et retrouveront des codes de son ainé aussi bien dans le traitement du rendu que dans l’ambiance générale et surtout musicale. Dans Rez nous avions pu jouir des musiques de Kenichi SUGIYAMA ou encore de Ken Ishii, des rythmiques très electro-techno qui apportait cette touche unique au jeu. Dans Child of Eden, c’est le groupe Genki Rockets, produit par MIZUGUCHI et que vous l’on avait déjà entendu dans Lumines sur PSP par exemple, qui vous accompagne tout au long de votre voyage. Il vous sera possible d’apprécier des extraits des clips du groupe dans les bonus.

Coté contenu, Child of Eden ne propose pas plus de six archives, cinq plus une pour être plus précis, la dernière étant une archive hommage à REZ et les cinq première se bouclant assez rapidement. Mais un grand nombre de récompenses, que vous retrouverez dans les galeries, sont à débloquer grâce à ce que l’on appelle la « replay value« , quatre éléments sont offert en fin de chaque archives avec la possibilité d’en choisir une seule à chaque fois. Il faudra donc revenir faire un tour dans chacune d’entre elle pour tout récupérer, mais aussi réaliser des prouesses comme purifier les archives à 100%, battre des bosses en un minimum de temps etc. Si l’on prend en compte le classement en ligne, à la manette et au Kinect, les niveaux de difficulté (normal, parfum d’Eden et difficile), les effets visuels et sonores, il faudra quelques heures pour en faire le tour.

Child Of Eden est un jeu difficilement critiquable à l’écrit, c’est un jeu à vivre un point c’est tout. Ici, tous vos sens sont en alertes, vous en prenez plein les yeux tant la direction artistique est remarquable et il en est de même du traitement apporté à l’ambiance musicale! Comment retranscrire une émotion quand, comme moi, on est pas forcément doué pour l’écriture. Si l’on pouvait donner à chacun la possibilité de s’essayer au titre de Q Entertainment dans de bonne conditions, je suis sur qu’il y aurait peu de personne qui en ressortirait sans émotions ou sans se dire: « ah oui, c’est pas mal quand même« . Child Of Eden, vous invite à vivre le jeu vidéo autrement, avec une expérience qu’il est rare de rencontrer de nos jours tant nous sommes noyés sous les productions violentes et amers.
Croyez-moi, ça serait pécher de passer à côté de ce phénomène…
…et l’on se prend à rêver à une refonte de REZ compatible Kinect, qui sait…

Test réalisé sur la version Xbox 360 avec Kinect.
Le jeu sera disponible sur Playstation 3 en septembre 2011.

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