Alors que Metroid 2 ressort dans une version revue et corrigée pour une audience plus jeune, les développeurs indépendants en pleine crise de nostalgie sortent les uns après les autres leur metroidvania à eux avec plus ou moins de succès. Etiré, usé jusqu’à la déraison comme l’a été le genre du tower defense à la mode il y a quelques années, l’exploration couloiresque n’est plus l’eldorado qu’elle était il y a peu et de tous les projets qui tentent la propulsion assistée par Kickstarter, peu aujourd’hui vont tirer leur épingle du jeu. Rubi: The Wayward Mira tente lui de jouer la carte de la difficulté pour attirer les joueurs. Alors réelle innovation ou ennui à l’horizon ? Début de réponse dans notre aperçu.
Lancé sur Kickstarter depuis fin août, le projet déjà bien avancé d’Erik Halverson et sa bande de potes séduit tout d’abord par son gameplay challengeant. Rubi, l’héroïne du jeu, utilise sa barre de mana pour balancer des projectiles de particule alpha sur ses ennemis. Hors chaque projectile consomme une partie de la barre qui aura un cooldown de recharge. Ainsi, impossible de foncer dans le tas en tirant à tout va comme dans un run & gun ou d’adopter une posture agressive, chaque ennemi à combattre est un véritable défi et on évitera le plus souvent de combattre plus de 3 monstres en même temps. Surtout que le bestiaire sait se défendre et utilise lui aussi la mana !
La plupart des créatures peuplant la planète Casimir (non ce n’est pas une blague) utilise l’énergie alpha sous forme de particules. Ces projectiles seront tirés par vos ennemis en combat, lorsque vous passez trop près d’eux ou pire lorsqu’ils décèdent. A ce rythme on perd rapidement de précieux points de santé. Il faut donc être attentif à tout ce qui bouge à l’écran et éviter autant que possible le combat, en tout cas dans le premier monde qui nous était proposé dans cette maigre démo du jeu. A notre disposition, des orbes de puissance permettent de faire évoluer un arbre de puissance des projectiles assez anecdotique, car beaucoup trop classique et sans réel intérêt stratégique.
C’est bien dommage, car les boss sont retors et on aurait bien aimé pouvoir leur balancer autre chose que des boulettes d’énergie. Toujours dans la petite démo offerte sur Kickstarter, nous avons pu affronter la première forme de Mith, l’une des némésis de Mira. Comme dans tout bon jeu du style, il faut d’abord apprendre les patterns de la donzelle, quitte à mourir deux ou trois fois avant d’en arriver à bout et récupérer un pouvoir permettant de se téléporter au travers des surfaces et ainsi d’atteindre de nouvelles zones. Vous avez joué à Metroid, vous connaissez la chanson. Alors à part ce gameplay challengeant, mais plutôt classique, que reste-t-il de Rubi ?
Et bien la combinaison de l’histoire, l’univers et le design en pixels m’a fait penser à… Secret of Mana et surtout ses derniers stages autour des structures mana. On y retrouve ce petit côté tech-fantasy qui fonctionne bien, une histoire de pillage des ressources de Casimir par les Mira et de nature qui se rebelle, les niveaux sont bien structurés et agréables à l’oeil. Enfin les assets graphiques et les animations de Clement Swennes rompu à l’exercice artistique de l’aRPG 16 bits sont vraiment chouettes et on à hâte de voir ce qu’ils vont faire par la suite s’ils valident leur pari du financement participatif. Et justement, ils peinent encore à atteindre leur objectif.
Alors qu’est-ce qui pêche dans Rubi: The Wayward Mira et qui peut expliquer le non-emballement du public ? Selon nous, inutile de s’attarder sur le principe d’arme à particule, car l’arbre de progression associé n’est pas du tout satisfaisant au regard des attentes. Au contraire, les développeurs devraient mettre en avant les réels atouts de leur jeu : un univers qui permet toutes les fantaisies scénaristiques et surtout un système de combat exigeant basé sur les risques et récompenses face à une faune locale hostile et impitoyable. Si vous souhaitez vous aussi vous essayer au jeu, direction la page Kickstarter officielle pour télécharger la démo.
