Cloud Gaming

Aperçu : Shadow

Et si on parlait PC et cloud gaming ? Hé non attendez, ne partez pas tout de suite ! Non, mais sérieusement, ce n’est pas une blague, on a peut-être trouvé le produit qui va vous réconcilier avec ce gros mot composé. Si si, puisqu’on vous le dit ! On a été conviés à la présentation d’un micro-ordinateur dans le nuage, le Shadow et franchement on a bien tout tenté pour piéger ses créateurs, mais force est de constater que ce concentré de technologie et de lignes de code est bigrement efficace sur le papier… et dans les faits ! Après avoir passé du temps à discuter avec les responsables de Blade, la start-up française à l’origine du projet (une interview arrivera d’ailleurs prochainement) et testé la bête sur quelques jeux et dans les conditions réelles d’utilisation d’un PC, on en ressort globalement conquis. Explications.

Le cloud gaming, kézako ?! A la manière de la vidéo à la demande, ce service nécessitant exclusivement une connexion Internet vous permet de jouer à distance depuis votre PC, votre TV ou un boitier dédié. Dans le principe, vous envoyez vos ordres via le clavier ou une manette à un serveur distant qui se comportera comme n’importe quel PC standard et en retour vous renverra un flux vidéo en temps réel. Un concept simple, mais difficile à mettre en pratique, la faute à des débits qui ne supportaient pas ou peu jusqu’à aujourd’hui ces volumes de données échangés en temps réel et qui occasionnaient des retours vidéo de piètre qualité. Le plus souvent on se retrouvait avec de la bouillie à l’écran, des artefacts et surtout une latence excessive qui cassait toute l’envie de jouer via ce biais.

Et qu’est-ce qui se cache derrière Shadow ? Tout simplement le premier ordinateur haut de gamme dans le cloud. Lorsqu’on parle du haut du panier, on est en droit d’attendre des performances dignes des machines de joueurs, et bien jugez plutôt : processeur Intel Xeon 6 coeurs, 12 gigas de RAM, ASUS GeForce GTX 1070, un SSD de 256 gigaoctets et une licence de Windows 10 Home. Belle bête n’est ce pas qui permet non seulement de jouer mais également de travailler à distance avec un PC de ce calibre (PAO, CAO, montage vidéo, etc.) ! M’enfin c’est bien beau la puissance, mais là où on va être tatillons, c’est sur la latence qui venait entacher notre utilisation du cloud gaming ancienne génération (Onlive, GeForce Now, Gaikai dans une moindre mesure et j’en passe) et nous serons parfaitement intransigeants sur ce sujet. Ca tombe bien, ici tout est fait pour réduire la latence au maximum.

Tout d’abord, les algorithmes développés par les ingénieurs de Blade ont permis d’éliminer une grande partie de la latence, mais ce n’est pas tout. Shadow se compose de deux éléments : un élégant petit boitier au design librement inspiré des créations de Philippe Starck qui héberge un NUC basé sur un processeur Intel Atom dernière génération équipé de 2x Display Ports, 2x USB 2.0, 2x USB 3.0, une prise Gigabit et 2 prises jack pour micro et haut-parleurs. De l’autre côté, une machine virtuelle à laquelle le NUC va aller se connecter dans la ferme de serveurs de Blade hébergée dans un datacenter en région parisienne. La connexion entre votre domicile et le cloud se fait le plus rapidement possible à l’aide des nombreuses fibres optiques de chaque opérateur français reliées aux points d’entrée réseaux de Blade.

A partir de là, le système va vous octroyer une machine virtuelle personnelle en prenant une ressource GPU, un CPU, la RAM et le SSD qui contient votre machine virtuelle Windows. Ainsi, vous avez là une machine unique et des ressources dédiées, à la différence du cloud gaming classique (Nvidia GRID et consorts) qui partage l’intégralité des ressources d’un serveur entre tous les utilisateurs qui la demandent. Le résultat : une latence comprise en 2 et 10 millisecondes en fonction de votre connexion et des spécifications qu’on à peine à croire sur le papier : 1080p/60fps à partir d’un ADSL 15Mb et jusqu’à 1080p en 144hz ou 4k sur une fibre optique haute disponibilité ! Impossible ? Pour persuader le monde du contraire, les ingénieurs de Blade ont prêté des versions de test de leur Shadow à des professionnels de l’E-sport comme GamersOrigin ou encore le champion du monde de Street Fighter : Luffy.

Les progamers ont confirmé que la latence était quasi-imperceptible lors de tournois en ligne sur Overwatch et Counter-Strike Global Offensive, ce dernier étant pourtant très sensible au niveau de la latence. Luffy quant à lui ne fait pas de différence entre Shadow et un PC gamer standard. Ayant une sainte horreur du VS fighting, j’ai fait l’impasse sur Street Fighter IV et la proposition de Luffy de jouer contre lui. Par contre j’ai pu tester Shadow lors de parties d’Overwatch dans une configuration 1080p/144hz en ultra et de The Witcher 3 en 3K (2560×1440) détails au niveau élevé. Vous vous en doutez, malgré mes différents tests préliminaires, je n’ai constaté aucun lag ou latence et pourtant j’avais à disposition des souris de très bonne qualité, de quoi mettre à mal le jeu lors de mouvements brusques.

Dernier petit essai : Shadow via un client léger Android, Linux ou Windows. Nous avons pu en faire l’expérience sur une Android TV et l’affichage est lisible et de grande qualité, que l’on soit sur le bureau Windows ou en cours de partie sur Overwatch. Le fantasme du couch-PC Gaming semble bien à notre portée ! En tout cas, cette première prise en main avec le Shadow nous a convaincus assez pour nous en payer une tranche. Les tarifs annoncés sont de 29.95eur/mois avec un engagement d’un an, 34.95eur/mois pour trois mois d’engagement et un « forfait sans engagement » de 44.95eur/mois pour les plus frileux. Il est à noter que ce prix comprend la location du boitier, un adaptateur Display Port vers HDMI et également des mises à jour matérielles régulières de toute la partie serveur (y compris du GPU !) sans surcoût.

Blade mettra en vente 500 Shadows à Noël pour les early adopters et 3000 d’ici mars 2017. Les préventes commenceront le 27 octobre prochain à 20h30 en exclusivité sur leur site internet, en plein pendant la Paris Games Week qui accueillera d’ailleurs un stand Shadow pour ceux qui souhaiteraient l’essayer. Et notre avis dans tout ça ? Même si nous venions à cette présentation toutes griffes dehors, on repart estomaqués devant cette véritable prouesse technique. Le système fonctionne, il fonctionne même très bien et on imagine clairement un avenir radieux pour les petits frenchies de Blade. Reste à conquérir un public qui a vu passer une première génération de cloud gaming peu convaincant. Heureusement, Shadow a pour lui une assurance, une transparence presque insolente et des résultats qui se voient dès la première prise en main. Soyez certains que nous reviendrons plus en détail sur Shadow dans un test futur une fois que nous aurons pu utiliser la boîte dans des conditions réelles avec tout un panel de jeu. En tout cas, chapeau aux équipes de Blade pour tout le travail accompli jusqu’ici !

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